mardi 9 août 2011
L’heure est à la politique
Et maintenant ? La descente dans les abîmes boursiers va-t-elle prendre en otage l’économie réelle ? Les nouvelles baisses hier sur les places financières sont malheureusement significatives. Outre les valeurs bancaires exposées dans les dettes souveraines, tout ce qui se rapporte aux biens industriels et de consommation, dont l’automobile, a accusé le coup. Comme si les marchés s’attendaient à une dégradation tous azimuts…
Il est vrai que Wall Street a largement contribué à ce marasme avec la chute drastique de nombreux titres bancaires et d’organismes de refinancement. Sous un tel traitement dans une ambiance politique à hue et à dia, une conclusion s’impose : le crédit va devenir de plus en plus cher aux États-Unis en tuant tout espoir de relance outre-Atlantique avec contagion assurée ailleurs dans le monde, à l’exemple des krachs de 2008 propagés en virus.
Mais l’Europe n’est pas en reste dans ce capharnaüm, loin de là ! En intervenant sur le marché obligataire, en achetant des titres espagnols et italiens, la BCE de Francfort a certes, pour la première fois aussi massivement, endossé le rôle du pompier. Toutefois, combien de temps la BCE pourra-t-elle tenir à ce rythme ? Et n’outrepasse-t-elle pas ses droits en tançant Rome, en allant au-delà des traités, sans accords parlementaires comme le laissent entendre quelques juristes – surtout allemands – en mal de chicaneries ?
D’autres questions se posent. Par exemple sur le risque d’inflation ou sur le rachat de ces titres brinquebalants à la Banque centrale par le futur Fonds européen de stabilité financière. Or les 440 milliards de ce FESF ne suffiront pas à sauver l’Espagne et l’Italie. Déjà Berlin a fait savoir qu’étoffer ce FESF est hors de question, ajoutant à la cacophonie ambiante. Il est vrai que la chancelière Merkel a toujours dit «Nein» avant de céder, au moins partiellement.
Des deux côtés de l’Atlantique, l’heure est maintenant à la politique. À cette politique dont, de G7 en G20 et depuis 2007, la Finance internationale n’a cessé de se moquer, jusque dans les «détails» passant par les insolentes rémunérations des traders et autres parachutes dorés. Dans la zone euro, il est désormais clair que seule la «communautarisation» des risques, via des «eurobonds» ou d’autres mécanismes d’inspiration fédérale, saura calmer la fièvre. N’en déplaise à l’Allemagne, hostile à payer pour les cigales. Pourtant, Berlin doit comprendre que sa relative bonne santé économique repose largement sur ses exportations absorbées par la zone euro !
Aux États-Unis, le président Obama a promis des «propositions» pour surmonter la crise. Elles sont attendues avec impatience. Au-delà du discours incantatoire qui glisse sur les salles de marché…
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