TOUT EST DIT

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samedi 23 juillet 2011

Solidarité renforcée

Le dos au mur, les Européens ont encore trouvé un accord qui assure l'essentiel en offrant à la Grèce les moyens de couvrir ses besoins. Au-delà de ce deuxième règlement de la crise pour ce pays, le plan de sauvetage est plus global avec des prêts plus longs et à meilleurs taux. Il montre une volonté commune de résistance de la zone euro face aux marchés qui, depuis deux ans, profitent de toutes les failles de l'Union. Il y en a une nouvelle depuis hier puisque l'accord prévoit le défaut partiel de paiement grec. En levant ce tabou, les Européens prennent un risque. Ils l'estiment calculé, grâce à la batterie de mesures de soutien financier. On verra si les spéculateurs lâchent vraiment prise.

Le couple franco-allemand a, de nouveau, fonctionné et, au prix de concessions réciproques, ouvert la voie à un compromis encore plus difficile cette fois-ci. Il y avait un troisième larron, dans le bras de fer berlinois, la Banque Centrale Européenne. Angela Merkel a obtenu le recours au secteur privé, et fait avaler à la BCE le risque de défaut partiel, mais celle-ci a obtenu des garanties financières.

Nicolas Sarkozy peut être satisfait. Il a, cette fois, géré discrètement son duo avec Angela, et, pour ne pas aggraver les tracas de la chancelière, déjà très critiquée chez elle, il a privilégié le silence aux coups de gueule et menaces. Et surtout, il a obtenu un renforcement et une flexibilité pour le Fonds européen de stabilité financière. Ses interventions nouvelles, par exemple pour le rachat de dettes, ouvrent la voie en fait à une union monétaire d'une autre nature.

La solidarité sort donc renforcée de la crise. Après avoir trop longtemps tergiversé, les 17 de la zone euro se sont rendus à l'évidence. Ils ne peuvent se sauver qu'ensemble, non dans le repli national. Ils ont compris la nécessité d'alléger le poids de la dette qui écrase les peuples. Hier, on a eu droit à une relance in extremis, avec promesse de progrès prochains pour une vraie gouvernance et une convergence économique. Sauver la Grèce et l'euro, c'est sauver l'Europe, mais elle a encore trop goût de dettes et d'austérité pour donner envie.

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