TOUT EST DIT

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jeudi 9 juin 2011

La Grande-Bretagne ouvre enfin les yeux

« Nous devons lutter contre toutes les idéologies qui peuvent mener au terrorisme, mais la principale menace est bien Al-Qaïda, ses affiliés et les groupes qui partagent les mêmes idées. » Cette affirmation forte nous vient d’outre-Manche, où le ministre britannique de l’Intérieur, Theresa May, a présenté mardi une refonte de la stratégie de lutte contre le terrorisme et l’islam radical. En clair, Madame le ministre prône un durcissement d’attitude envers les groupes islamistes radicaux, même non-violents (du moment qu’ils ne condamnent pas explicitement la violence), qui perdront les subventions publiques qu’ils reçoivent actuellement. Au Royaume-Uni, c’est ainsi une vingtaine d’associations demandant l’instauration de la charia qui risque de perdre ce soutien de l’Etat.
Theresa May va plus loin. A la tribune de la Chambre des communes, elle admet que, par le passé, les contrôles ont été tellement déficients « qu’il est possible que l’argent ait bénéficié à des personnes contre lesquelles nous nous opposons. Cela ne doit pas se reproduire ».
Principaux points visés : les prisons et les universités. Pour les premières, le gouvernement britannique reconnaît que des islamistes condamnés à de la prison ferme ont pu y diffuser leurs thèses sans contrôle aucun.
Pour les secondes, il avoue que quarante d’entre elles – oui ! 40 ! – présentent un risque élevé de radicalisation. Dénonçant, dans un entretien accordé au Daily Telegraph, le « laxisme » de ces établissements, Theresa May précise : « Je ne crois pas que les Universités aient fait suffisamment pour reconnaître ce qui se passait sur leurs campus et la radicalisation qui s’y développait ; je pense qu’elles peuvent faire davantage. »
Le Daily Mail indique de son côté que plus de 30 % des inculpés d’actes terroristes liés à Al-Qaïda en Grande-Bretagne seraient passés par l’université ou l’enseignement supérieur. Ainsi Taimour Abdulwahab, qui s’était fait sauter en décembre à Stockholm, était étudiant en thérapie sportive à l’University de Bedfordshire ; et Umar Farouk Abdulmutallab, accusé en 2009 d’avoir tenté de faire sauter un vol Amsterdam-Detroit, avait passé un an et demi à l’University College London où il présidait une association islamique. Etc.
Le programme annoncé par le Home Office est une mise en application des principes défendus par David Cameron dans son discours prononcé à Munich en février dernier sur l’échec du multiculturalisme britannique.
Lundi, c’est en compagnie de son homologue français que, dans cette optique, Theresa May a visité les installations de sécurité du tunnel sous la Manche et du port de Calais, dans la perspective des Jeux olympiques 2012 qui se tiendront à Londres.
Theresa May et Claude Guéant se sont félicités de l’« excellence » de la coopération et de la « parfaite collaboration » régnant entre leurs services sur l’immigration et les questions de sécurité.
Evoquant les dispositifs du terminal Eurotunnel de Coquelles et du port de Calais, le ministre britannique a même évoqué « l’une des frontières les plus sûres du monde »…
Quant à Claude Guéant, il assure que les flux migratoires illégaux sont « largement inférieurs à ce que nous avons connu dans le passé ». Cependant, « il nous faut rester très actifs », assure-t-il.
Répondant à nos confrères de La Voix du Nord, le ministre veut se placer sur le même terrain que son homologue britannique, assurant que « l’immigration irrégulière doit être combattue », et que « nous n’avons pas vocation à faire venir en France des étrangers pour qu’ils se retrouvent au chômage comme le sont déjà 24 % des étrangers non communautaires ».
« Si je plaide avec autant de force et si j’agis pour lutter contre l’immigration clandestine et limiter l’immigration légale, c’est précisément pour que l’intégration se fasse mieux », explique-t-il encore.
On attend la suite…

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