TOUT EST DIT

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lundi 11 octobre 2010

Cure de jouvence

On peut avoir moins de quarante ans et se sentir déjà vieux. Après avoir dominé depuis les années 1980 le monde de la high-tech, Microsoft souffre aujourd'hui d'un coup de fatigue. Les nouvelles stars du numérique ont désormais pour nom Apple, Google ou Facebook. Windows, le système d'exploitation mis au point par Bill Gates, fait peut-être tourner plus de 1 milliard d'ordinateurs, mais face à l'iPhone, sur le marché de la publicité sur Internet ou dans l'univers des réseaux sociaux, la firme de Redmond n'est plus qu'un acteur parmi d'autres. Un acteur de second rang dont la capitalisation boursière se trouve prise en sandwich entre celle d'un Apple tout-puissant et celle d'un Google encore en train de monter en puissance.

En levant aujourd'hui le voile sur Windows Phone 7, un logiciel qui doit permettre de transformer les vulgaires téléphones mobiles en terminaux sans fil intelligents, Microsoft joue du coup une bonne partie de son avenir. Sur le terrain technologique, le passage de l'ère du PC à l'âge du Web et des « smartphones » ébranle la toute-puissance du groupe dirigé par Steve Ballmer. Incontournable dans le monde de la micro-informatique, le créateur de Windows et d'Office n'a pas su reconstituer de barrières à l'entrée insurmontables pour ses concurrents sur Internet et dans la téléphonie mobile. S'il veut, demain, compter dans un univers high-tech dont le principal moteur sera le Web mobile accessible via des « smartphones » de plus en plus intelligents et performants, le groupe n'a pas le choix : il doit être capable de rivaliser avec les iPhone, Google-Android Phone et autres BlackBerry. Il ne sera sans doute pas en mesure de reconstituer comme dans l'univers du PC un quasi-monopole mais il se doit au moins d'être un acteur de premier plan. Son objectif est donc de conserver 90 % d'un marché du PC relativement stagnant tout en captant de 20 à 30 % d'un marché des « smartphones » en forte croissance.

Car, au-delà du défi technologique, l'enjeu est également commercial. En 2010, le groupe fondé par Bill Gates devrait à peine croître de 10 %. Soit nettement moins que les 20 % de Google ou les 40 % d'Apple ! En s'accrochant au train lancé à grande vitesse des « smartphones », Microsoft pourrait espérer redevenir une valeur de croissance. Pour ce groupe dont la valeur boursière n'a pas progressé depuis plus de dix ans, la nouvelle frontière du mobile prendrait alors des allures de cure de jouvence.

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