Voici 60 ans, Robert Schuman appelait les Européens à s'unir alors que les blessures de la guerre étaient encore vives : « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent, déclarait-il. La contribution qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. »
Ce 60e anniversaire est assombri par la crise : les Européens sont-ils condamnés au déclin ? Vont-ils se laisser ballotter par les événements ou au contraire franchir une étape décisive en s'unissant davantage ?
Ces questions étaient au coeur du colloque organisé à Metz sur « L'avenir de l'Europe » organisé l'association « le neuf en Europe » (1). Pour Jacques Barrot, membre du Conseil constitutionnel : « Il faut dépasser les égoïsmes nationaux, surmonter le risque de repli sur soi, exercer la souveraineté en équipe. Sinon, l'Europe ne comptera pas dans le monde et renoncera à sa mission : préparer les chemins d'une gouvernance mondiale empreinte des valeurs européennes. »
Pour cela, il est nécessaire que les Européens se réveillent : « Nous devons nous retrousser les manches sinon l'Euro, la protection sociale et même notre richesse fonderont comme neige au soleil. Ceux qui doutent de l'Europe, attendent qu'elle démontre son efficacité et son utilité », explique Jean Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman.
Un grand courage politique est indispensable, explique l'ancienne présidente de Lettonie, Mme Vike-Freiberga : « Notre développement dépend de nous. Le potentiel européen est remarquable. Il s'épanouira si nous prenons conscience de nos atouts et de nos valeurs, si nous mettons ensemble nos forces et surmontons nos faiblesses. »
Sortir du court terme et regarder l'horizon est nécessaire : « A l'image des bâtisseurs des cathédrales, il faut construire de nouveaux arcs-boutants pour tenir l'édifice européen afin qu'il résiste sans dommage à la tempête qui nous vient du nouvel ordre du monde mais aussi de l'intérieur », déclare Jeanne Françoise Hutin, présidente de la Maison de l'Europe de Rennes.
Imagination politique et éducation sont les clés de la réussite : « L'Europe a été grande quand elle a su transmettre le savoir, la culture et les valeurs, déclare Pour Mgr Tauran. L'Europe c'est une culture et un esprit respect des personnes et refus de l'inhumain. » Alors que Shanghai brille de mille feux éphémères et qu'Athènes, berceau de la Démocratie, semble crouler sous le poids de son imprévoyance, révélant celle des autres peuples les Européens doivent prendre en main leur avenir. C'est à ce prix qu'il leur sourira.
Jeanne Emmanuelle Hutin
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire