TOUT EST DIT

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vendredi 2 avril 2010

BURQUA, INTERDITE EN BELGIQUE ; POURQUOI PAS EN FRANCE ?

Les députés belges ont voté, mercredi, en faveur de l’interdiction du port du voile intégral. Au nom de la sécurité, de la dignité de la femme et du respect des principes démocratiques fondamentaux, il pourrait être interdit de dissimuler son visage dans la sphère publique. Mais qu’en sera-t-il en France ?

Le texte voté en Belgique pourrait entrer en vigueur dès cet été. Toute personne qui se présenterait "dans l'espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement" de manière telle qu'elle ne soit plus identifiable, pourra être punie d’une amende ou d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à sept jours. L’espace public est large puisqu’il englobe les"rues, chemins, jardins publics,terrains de sports ou bâtiments destinés à l'usage du public, administrations, restaurants et magasins". Alors que le parti écologiste Ecolo émettait tout d’abord certaines réserves, les cinq partis de la coalition gouvernementale fédérale ont voté à l’unanimité en faveur de la proposition de loi. Si le texte était adopté en session plénière, la Belgique serait le premier pays à légiférer en ce sens.

La Belgique initiatrice
Depuis plusieurs mois, la France multiplie le débat. La Belgique quant à elle, a choisi de franchir le pas. Les motivations sont exprimées différemment, mais la volonté reste la même. Le texte ne parle ni de burqa (AFP) ni de niqab, mais de tout vêtement dissimulant ou masquant le visage. La loi serait donc suspendue en période de carnaval, sur décision municipale. Si la Belgique se dit soucieuse de la dignité de la femme, elle met en avant aussi l’impératif de sécurité. Daniel Bacquelaine, le chef de groupe du Mouvement Réformateur (libéral) à l'initiative du projet, a expliqué que chacun devait être identifiable en tous lieux, il s’agit du respect des principes démocratiques fondamentaux. "Comme le lancé de nains, même s'il se fait sur une base volontaire, la burqa est contraire à la dignité de la femme, c'est une prison ambulante", a-t-il ajouté. Pourtant, Isabelle Paille, vice-présidente de l'Exécutif des musulmans de Belgique, estime que : "Le port du voile intégral s'inscrit dans la liberté des individus, qui est garantie par le droit belge, européen, international et les droits de l’homme". Le vote des députés en séance plénière pourrait intervenir dès le 22 avril, et permettrait au texte d’entrer en vigueur dès cet été.

Et la France alors ?
En début de semaine, le Conseil Constitutionnel rejetait l’hypothèse d’une interdiction absolue de la burqa en France. Le Premier ministre affirmait qu’une telle loi ne "pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable", elle pourrait d’ailleurs se voir retoquer par le Conseil Constitutionnel, au titre tout simplement de la liberté religieuse. Depuis plusieurs mois, les politiques tergiversent autour d’une proposition de loi qui interdirait le voile intégral dans les lieux publics. Selon Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale : "Le voile intégral est un cercueil ambulant". Les députés de la majorité persistent à vouloir légiférer en la matière. "C’est dans l’intitulé de mon ministère, je dois m’en occuper", assurait encore Eric Besson il y quelques jours.

L’Europe polémique
Le débat se déplace peu à peu dans les différents pays européens. Alors que l’Italie contourne la polémique par des lois sécuritaires sur l’interdiction d’apparaitre le visage couvert dans les lieux publics, plusieurs projets de loi sur l’interdiction de la burqa sont déjà en préparation aux Pays-Bas. Le débat s’ouvre maintenant en Autriche et au Royaume-Uni, tandis que le gouvernement danois a déjà limité le port du voile tout en laissant le choix aux écoles et aux administrations de fixer leurs propres règles.
Lauriane Rialhe

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