Nicolas Sarkozy est arrivé samedi à 8 h 30 au salon de l'agriculture, une demi-heure avant son ouverture au public. Le chef de l'Etat a été accueilli notamment par Jean-Michel Lemétayer, président de laFédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Peu après, Nicolas Sarkozy a commencé à arpenter les travées du salon, admirant des vaches exposées au hall 1, aux côtés de du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et du ministre de l'Espace rural et de l'aménagement du territoire, Michel Mercier.
Nicolas Sarkozy devrait faire des "annonces" en faveur des agriculteurs, confrontés à la crise la plus grave de ces trente dernières années. Électorat généralement classé à droite, le monde agricole a été cette année très déçu, voire ulcéré de l'absence du chef de l'État à l'inauguration du Salon. "S'il était venu au début, cela aurait calmé la tension, mais si jamais il n'annonce rien à la clôture, cela risque de faire des dégâts", affirmait jeudi soir un éleveur de vaches Salers, devant ses collègues qui tous opinaient du chef. Les "annonces" que pourrait faire Nicolas Sarkozy consisteraient à compléter le plan de soutien de 1,6 milliard d'euros lancé en octobre 2009.
Des aides pour les jeunes agriculteurs
C'est ce que souhaite le syndicat majoritaire, la FNSEA, la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, dont le président, Jean-Michel Lemétayer, a été reçu mercredi par le chef de l'Etat. Jean-Michel Lemétayer n'avait pas ménagé ses critiques sur l'absence du Président à l'inauguration, estimant que ce dernier avait "beaucoup de difficultés avec le monde paysan". Un sentiment partagé par nombre d'agriculteurs, toutes tendances confondues, qui souhaiteraient une "reconnaissance", comme le soulignait une responsable d'un syndicat concurrent, la Confédération paysanne.
Parmi les annonces, devrait figurer une augmentation de l'enveloppe de prêts relais qui passerait à 1,5 milliard d'euros pour aider les agriculteurs à faire face à leur problème de trésorerie. Ce coup de pouce devrait coûter 30 millions d'euros supplémentaires à l'Etat, sans pour autant contenter nombre d'agriculteurs déjà surendettés. Le chef de l'Etat pourrait aussi annoncer un nouvel allègement des charges sociales. Celles-ci ont déjà diminué depuis le 1er janvier pour les travailleurs occasionnels. Enfin, des aides pour les jeunes agriculteurs en cours d'installation pourraient être également au programme.
Vers une politique agricole commune "forte"
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a aussi promis que Nicolas Sarkozy s'engagerait pour une politique agricole commune "forte". La révision de la PAC, qui prendra effet à partir de 2013, devrait donner lieu à de vifs affrontements entre Européens.
Lors de la table ronde avec le chef de l'Etat, l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) compte souligner l'importance "stratégique" du secteur : "Les pouvoirs publics doivent être conscients que vendre de l'agroalimentaire est aussi important que de vendre des Airbus", a déclaré Jean-René Buisson, son président. Il souhaite aussi souligner la perte de compétitivité de la France sur le marché mondial. En 2009, l'excédent des échanges agroalimentaires français, un point fort du commerce extérieur de l'Hexagone, a dégringolé de 38,6 %, à 5,4 milliards d'euros, contre 8,8 milliards en 2008. Signe de la crise aiguë que traverse l'agriculture française : les revenus des agriculteurs ont baissé, en un an, de plus d'un tiers, et jusqu'à 50 % pour la filière du lait.
samedi 6 mars 2010
Nicolas Sarkozy à la rencontre des agriculteurs
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