La Commission européenne prévoit désormais une reprise économique dès le troisième trimestre dans la zone euro, tout en restant prudente pour la suite. En France, elle table sur un recul du PIB de 2,1% cette année, contre -3% prévus avant. C'est la meilleure performance prévue pour une grande économie de la zone euro cette année.
L'Europe sort de la pire récession qu'elle ait connue depuis plus de 60 ans, a estimé lundi 14 septembre la Commission européenne, qui prévoit désormais une reprise économique dès le troisième trimestre, tout en restant prudente pour la suite. En publiant des prévisions de conjoncture actualisées, l'exécutif européen s'est montré plus optimiste qu'auparavant pour la deuxième moitié de l'année 2009 dans les 16 pays de la zone euro.
Il s'attend désormais à une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 0,2% dès le troisième trimestre et de 0,1% au quatrième, après des reculs de 2,5% au premier trimestre et de 0,1% au deuxième. Dans ses précédentes prévisions, publiées en mai, la Commission anticipait encore une contraction de l'économie aux troisième et quatrième trimestre, avant une croissance nulle au premier trimestre 2010 et une reprise seulement au deuxième trimestre de l'an prochain.
"Aujourd'hui, pour la première fois depuis la crise de Lehman Brothers", la banque américaine qui avait fait faillite il y a un an, entraînant une aggravation de la crise économique, "nous présentons ces prévisions avec un certain optimisme", a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia. "La situation s'est améliorée, principalement grâce aux fonds exceptionnels injectés dans l'économie par les banques centrales et les pouvoirs publics", a-t-il ajouté.
Bruxelles a cependant maintenu sa prévision d'un recul du PIB de 4% dans la zone euro et dans l'UE pour l'ensemble de 2009, car l'activité s'est détériorée plus que prévu à la fin 2008 et au début 2009. La Banque centrale européenne (BCE) prévoit de son côté un recul du PIB de 4,1% cette année.
1,44 million d'Européens ont perdu leur emploi au 2e trimestre
Mais la Commission s'est montrée plus optimiste qu'en mai pour certains pays, en particulier la France et l'Allemagne, qui ont connu un retour surprise à la croissance au deuxième trimestre. En France, elle table désormais sur un recul du PIB de 2,1% cette année, contre -3% prévus avant. C'est la meilleure performance prévue pour une grande économie de la zone euro cette année. L'OCDE a également revu début septembre à la hausse ses prévisions pour la France, tablant également sur une contraction du PIB de 2,1% en 2009 contre 3% auparavant.
Pour l'Allemagne, Bruxelles table désormais sur une contraction de l'économie de 5,1%, contre -5,4% attendus avant. En revanche, la Commission a dégradé encore ses pronostics pour l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas. Ces pays devraient connaître respectivement des reculs de 3,7%, 5% et 4,5% de leur PIB.
Bruxelles prévient aussi que "l'incertitude reste élevée" concernant la solidité de la reprise. "S'il est possible que la reprise surprenne par son intensité à très court terme, il reste à voir dans quelle mesure elle sera durable", souligne l'exécutif européen, qui prévient que "la relance pourrait donc être volatile et décevante". En particulier, la crise n'a pas fini de produire tous ses effets sur l'emploi et les finances publiques, qui continuent à se dégrader, a prévenu M. Almunia.
Selon des chiffres publiés lundi, quelque 1,443 million de personnes ont perdu leur travail au deuxième trimestre dans l'Union européenne, dont 702.000 dans la zone euro. C'est le quatrième trimestre consécutif de baisse de l'emploi dans l'Europe en récession. Et le chômage, qui réagit toujours avec décalage par rapport à l'évolution de la conjoncture, devrait continuer à grimper dans les prochains mois.
Reprenant le message lancé par les ministres des Finances du G20, M. Almunia a souligné que les Européens devaient "continuer à mettre en oeuvre les mesures de relance annoncées pour cette année et pour 2010 et accélérer l'assainissement du secteur financier". Il a aussi rappelé qu'ils devaient "définir une stratégie claire, crédible et coordonnée de sortie de crise pour ramener progressivement les finances publiques sur une trajectoire durable".
lundi 14 septembre 2009
Bruxelles proclame la fin de la récession en zone euro
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