TOUT EST DIT

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jeudi 5 juin 2008

Frédéric Mitterrand : un mondain populaire à la Villa Medicis


Au terme du tollé lié à la nomination de Georges-Marc Benamou et de deux mois d’intenses tractations, c’est finalement Frédéric Mitterrand qui prendra la tête de la prestigieuse Villa Médicis de Rome. Saura-t-il faire l’unanimité ?
Voilà un nouveau succès pour Frédéric Mitterrand qui, à 61 ans, a été officiellement nommé hier par l’Elysée directeur de la Villa Médicis à Rome. L’homme de cinéma succèdera ainsi aux six ans de mandat du scénographe Richard Peduzzi.
Le neveu de l'ancien président de la République aura pour fonction de diriger l'un des plus prestigieux lieux de culture que la France possède à l'étranger. Il aura également pour tâche de faire oublier le tollé suscité fin mars par l’annonce de la nomination de Georges-Marc Benamou à l'époque conseiller en disgrâce de Nicolas Sarkozy pour la culture et la communication. Les milieux culturels lui reprochaient notamment d’avoir affirmé qu'il profiterait de ce poste "pour écrire son prochain livre".
Or gérer la Villa Médicis ne signifie pas porter des ambitions personnelles mais bien d’encadrer les créations actuelles. Pendant une année en effet, "écrivains, cinéastes, architectes, designers ou scénographes peuvent se consacrer à un travail en profondeur (…) et élaborer des projets communs avec des pensionnaires venus d'autres disciplines", comme l’explique au Monde Bruno Racine, président de la BNF, ancien directeur de l'Académie de France à Rome.

Madame Monsieur, bonsoââr
Pour faire taire la polémique, l’Elysée avait mis en place une commission où 10 personnalités ont d’abord été présélectionnées. N'ayant pas déposé de candidature, Georges-Marc Benamou ne figurait pas dans la liste. Il ne restait la semaine dernière que les noms de Sylvain Bellenger, conservateur en chef du patrimoine, Olivier Poivre d'Arvor, directeur de l'organisme culturel public Cultures France, et Frédéric Mitterrand. En choisissant l’homme à la singulière diction, Nicolas Sarkozy poursuit l’ouverture qui lui est chère.
Car, comme il l’écrit dans La mauvaise vie (Robert Laffont, 2005) le parcours de Frédéric Mitterrand n’est pas linéaire. Il a d’abord été prof d'histoire et d'éco avant de se lancer dans le cinéma –comme réalisateur notamment Madame Butterfly, Lettres d'amour en Somalie ou à la télé en tant qu’animateur d’émissions principalement sur le cinéma -Etoiles et toiles. Directeur des programmes de TV5 de 2003 à 2005, le Parisien de naissance est un gestionnaire reconnu qui a su tisser un immense réseau d’amitiés artistiques.
Mais pour faire flamboyer la culture française depuis la ville éternelle, il lui reste à séduire les milieux intellectuels de la création contemporaine.

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