dimanche 18 janvier 2015
Un effet presse écrite
La presse écrite ira-t-elle mieux ? Pas de précipitation. Mais la séquence d'actualités que nous vivons a ramené les lecteurs devant les kiosques et dans les maisons de la presse. Première observation de cette semaine tragique : les ventes inhabituelles des journaux papier.
À événements exceptionnels, ventes exceptionnelles. Les titres de la presse nationale ont affiché des taux de vente de + 40 % à + 50 %, le 8 janvier. La presse quotidienne régionale est a + 30 % en moyenne, comme les éditions de notre journal avec une pointe à + 65 % pour l'édition de Clermont-Métropole. Une tendance qui, malgré un fléchissement, a montré une constante dans les jours qui ont suivi.
L'attentat contre une rédaction n'est pas pour rien dans cette envie pressante de lire un journal papier. Il s'agissait d'abord d'un acte de solidarité porté par l'émotion envers ce type de presse. Quel qu'il soit. L'attente de l'édition du Charlie Hebdo de mercredi a conduit beaucoup de Français chez les diffuseurs de presse, des lieux où ils n'allaient plus. Et finalement chacun repartait du kiosque avec un journal sous le bras, Charlie Hebdo ou un autre titre.
Ce regain d'intérêt pour la presse écrite traduit également une reconnaissance de légitimité, une attente d'explication, un désir de comprendre, une recherche de sens, pour aller au-delà du déroulé en « live » de l'information à haute vitesse des chaînes en continu et des directs des sites Web. Ici la prime au journal est d'abord la prime à l'écrit. Dans un contexte de grande violence et de forte demande de solidarité de la communauté nationale, le journal papier est un outil de partage, mais aussi un outil à conserver pour la mémoire commune. Cette tragédie a par ailleurs réconcilié (pour combien de temps ?) les Français avec trois corps intermédiaires pourtant très décriés ces dernières années : les policiers, une partie des hommes politiques et les journalistes. Pour ces derniers, la nécessité d'une presse écrite qui explique n'est pas étrangère au retournement d'opinion.
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