mardi 17 juin 2014
Bataille du rail
Bataille du rail
Le meilleur moyen de savoir finir une grève, c'est encore de savoir… ne pas la commencer. Sauf à avoir de vraies bonnes raisons pour cela. Le mouvement des cheminots CGT et Sud-Rail, qui entrera aujourd'hui dans son 7 e jour, cherche vainement une sortie honorable. Il n'a d'autre solution que de se réfugier dans un jusqu'au-boutisme vaguement suicidaire dont témoigne le nombre sans cesse décroissant de grévistes. Débordée par une partie de sa base, la direction de la centrale cégétiste ne sortira pas renforcée, contrairement à ses objectifs, de ce « bras de fer » avec le gouvernement.
Surtout que l'on va passer aujourd'hui du terrain social au terrain politique avec la discussion de la réforme ferroviaire devant l'Assemblée nationale. Là où, précisément, les représentants du peuple français ont toute légitimité (plus en tout cas qu'une minorité de grévistes) pour décider des lois. C'est d'ailleurs pour cela que l'on pourrait souhaiter des débats dépourvus de polémiques sur fond de basses considérations politiciennes. Dans cet esprit, il serait bon que la droite se dispense d'une « bataille du rail » et soutienne la réforme.
Une fois de plus, l'UMP n'en prend pas le chemin. Du moins certains de ses membres. C'est entendu, cette réforme ne va pas assez loin (sur la gestion de la dette ferroviaire notamment) mais elle va dans le bon sens. Pourquoi, dès lors, s'opposer à un texte qui constitue une avancée, aussi mince soit-elle ? Par souci revanchard envers une gauche qui fut en son temps l'alliée indéfectible et systématique des syndicats contre toute réforme de droite (retraite, SNCF, éducation, etc.) ? On en voit hélas le résultat dans un pays où toute réforme d'envergure s'achève inéluctablement en réformette.
Il est des moments où l'intérêt général du pays devrait pourtant passer avant les considérations partisanes. La droite trouvera bien d'autres occasions de « s'opposer ». Après tout, elle pourrait se réjouir devant les difficultés d'un exécutif, inhabituellement « droit dans ses bottes », découvrant que l'exercice du pouvoir s'accommode mal des promesses inconsidérées.
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