TOUT EST DIT

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lundi 24 mars 2014

Mal « enjambé »

Mal « enjambé »

Évitons, après ce premier tour des élections municipales, d'ajouter notre voix au concert de lamentations d'une partie de la classe médiatico-politique. Non pas que le taux record d'abstention et la poussée du Front national nous réjouissent, bien au contraire. Mais ne feignons surtout pas la désolation devant un résultat amplement pronostiqué depuis des semaines. Pas plus que nous ne compatirons aux déplorations des politiques se désolant d'une démobilisation civique dont ils sont les indécrottables responsables. Ce ne sont pas les pathétiques et désormais inefficaces appels à un ressaisissement au second tour qui effaceront leur discrédit.
Sans doute a-t-on eu tort dans l'entourage élyséen d'affirmer, pour donner l'image d'une inaltérable sérénité, que François Hollande avait déjà « enjambé » les municipales. Mauvaise incitation donnée à des Français qui, pour près de quatre sur dix d'entre eux, ont aussi « enjambé » ce scrutin. Il est sûr que le « différentiel d'abstention » a davantage pénalisé la gauche que la droite.
D'où la sévère défaite du PS et la victoire de l'UMP en partie atténuée par la poussée du FN avec la conquête emblématique d'un fief de gauche, Hénin-Beaumont, et sa qualification dans de multiples triangulaires. L'argument du handicap constitué par les élections intermédiaires ne saurait expliquer le cuisant revers d'une gauche insuffisamment rassemblée. Pas plus que les creuses incantations sur le « front républicain » ne suffiront à remobiliser un électorat refusant de plus en plus de se voir dicter son vote.
Tout se passe comme si les citoyens ne voulaient plus faire crédit à une classe politique qui a abusé de leur indulgence. Il n'est plus temps, aujourd'hui, d'ériger des digues anti-FN alors que la vague « bleu marine » a envahi le paysage politique. Avant de stigmatiser la droite, le PS ne saurait ignorer qu'il a perdu une partie du vote populaire. En tout cas, ce scrutin municipal difficilement « enjambé » va sans doute contraindre François Hollande à prendre des mesures plus radicales qu'il ne l'imaginait. Disons que Jean-Marc Ayrault est en ballottage défavorable…

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