TOUT EST DIT

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mercredi 12 février 2014

Les comptes de Migaud

Les comptes de Migaud


Si la Cour des comptes n'existait pas, faudrait-il l'inventer ? Question récurrente qui ne se pose guère qu'une fois par an, c'est-à-dire au moment de la publication du rapport des magistrats de la rue Cambon. Ce rapport est attendu avec une impatience et une curiosité qui n'ont d'égale que la propension des acteurs publics à l'enterrer aussitôt sans en tirer la moindre leçon. Dès lors, pourquoi mobiliser les 735 magistrats de cette juridiction au budget de fonctionnement annuel de 214 millions d'euros ? À quand un rapport de la Cour des comptes sur l'utilité réelle de ses travaux ?
On sait bien que l'institution n'a pas de pouvoir contraignant ou de sanction et qu'elle doit se contenter (nous aussi) de simples recommandations d'opportunité. Sauf qu'il découle de cet exercice vaguement « gratuit », un sentiment de frustration pour le citoyen et une impression de ressassement des mêmes tares du système. À quoi bon remuer la vase de nos gabegies publiques si cela ne sert qu'à attiser des jalousies ? Personne, dans notre beau pays, n'est enclin au rabotage de ses avantages acquis.
À cet égard, il suffit de voir le tollé suscité chez les cheminots par la dénonciation des généreuses « facilités de circulation » (pour ne pas dire billets gratuits) accordées aux agents de la SNCF et à leurs familles. Dans une riposte instantanée, les salariés du rail ont pointé les avantages tarifaires des agents EDF-GDF, les bons de transport des parlementaires, les diverses niches fiscales, etc. Le profiteur, c'est l'autre !
Dans ce climat d'immobilisme lié au poids des lobbies et autres corporatismes, l'exemple devrait venir d'en haut. Hélas, le gouvernement est le premier à considérer les prévisions des cassandres de la rue Cambon comme autant d'avertissements sans frais. Peu importe que le premier président, Didier Migaud, regrette l'excès d'optimisme du pouvoir et déplore sa façon de s'en remettre « de manière irraisonnable » à une amélioration de la conjoncture pour réduire nos déficits. Ce n'est pas vraiment une nouveauté. Il n'y a que la gauche pour ignorer le rabâchage des « comptes de Migaud ».

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