mardi 14 janvier 2014
Le quinquennat Hollande sous le signe de Feydeau
Le quinquennat Hollande sous le signe de Feydeau
A-t-il résolu cette contradiction ? On se le demande. Dans le cas du tweet de Valérie Trierweiler, la stratégie avait été de garder le silence. Le 14 juillet, François Hollande avait lui-même affirmé que"les affaires privées se règlent en privé". Sa compagne s'était expliquée plus longuement trois mois plus tard dans un entretien àOuest-France. Un sondage mené par Harris Interactive pour VSDà ce moment-là soulignait une forte dégradation de l'image de la Première dame (29% de bonnes opinions) mais un Président maintenu à l'écart du vaudeville.
La publication des photos du Gayetgate dans Closer aurait pu appeler le même silence. Au contraire, François Hollande a pensé qu'il pouvait réagir en tant que citoyen, et non en tant que président, contredisant ce qu'il expliquait lui-même à Denis Pingaud quelques mois plus tôt. Dans un bref communiqué, il en a ainsi appelé au respect de sa vie privée.
A la suite de cette réaction, deux écoles s'opposent dans la majorité: une minoritaire qui conseille au chef de l'Etat une clarification de la situation avant la conférence de presse de ce mardi et une majoritaire qui préconise de ne rien dire. "Résiste aux journalistes", lui glisse un proche cité par Le Figaro. Mais, un nouveau rebondissement donne une nouvelle direction à l'intrigue.Dimanche, Le Parisien révèle l'hospitalisation de Valérie Trierweiler. L'Elysée confirme la nouvelle. Et la commente parlant d'un "gros coup de blues". Son conseiller Patrice Biancone, explique au Figaro que la compagne de François Hollande "a besoin de repos. L'après, c'est une autre histoire".
L'illusion de pouvoir traverser cette tempête en serrant les dents est tombée. La présidence de la République a parlé. Le Président va devoir le faire lui-aussi. Une situation que les Français goûtent peu. Car s'ils sont accrochés au principe du respect de la vie privée -84% des Français jugent que les photos de Closer ne changent rien à leur perception du chef de l'Etat d'après un sondage Ifop pour le JDD- ils ont déjà montré par le passé un agacement quand le Président évoque lui-même sa vie privée.
En février 2008, Nicolas Sarkozy avait subi une chute de 13 points de sa cote de confiance dans un sondage LH2 pour Libération. En cause, sa politique économique mais aussi ses commentaires sur sa propre histoire d'amour avec Carla Bruni. "L'affichage de la vie privée" était désapprouvée par 76% des Français sondés. Au même moment, l'Ifop estimait que 65% des personnes interrogéesjugeaient que l'image de Nicolas Sarkozy n'avait pas changé (-21 points par rapport au mois précédent)
Autrement dit, pour limiter les dégâts, mieux vaut s'en tenir au silence, s'abriter derrière le respect de la vie privée et éviter que la situation ne vire au feuilleton. C'est mal parti pour François Hollande.
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