TOUT EST DIT

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lundi 23 décembre 2013

Blague à part

Blague à part


Une fois encore, François Hollande a été rattrapé par « Monsieur Petites blagues ». Pas de quoi en faire une histoire et encore moins une affaire d'État, direz-vous. On ne serait pas loin de partager cette opinion si notre président n'avait été contraint « d'exprimer ses regrets » (manière humiliante de s'excuser sans perdre la face) au président algérien Abdelaziz Bouteflika, pour la boutade lancée il y a quelques jours devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Puisque l'entourage élyséen avait tenté d'expliquer que la « plaisanterie légère » de François Hollande « n'avait aucun sens concernant l'Algérie », pourquoi exprimer des regrets officiels en dénonçant une mauvaise interprétation ?
La vérité est que François Hollande a bel et bien commis une faute. Il ne faut pas être dupe, bien sûr, de la surexploitation qui en a été faite. En Algérie, on a fait preuve d'une extrême susceptibilité en évoquant un « message de haine » envers les Algériens. C'est évidemment oublier les gages de réconciliation donnés ces deniers mois par l'Élysée. En France, l'opposition en a rajouté sur l'amateurisme élyséen.
Il n'en demeure pas moins que François Hollande s'est lui-même piégé en cédant à sa fâcheuse manie des petites blagues. C'est, chez lui, une seconde nature. Une manière de prendre de la distance avec lui-même et du recul avec sa charge. Sauf qu'on ne peut pas être en même temps un chef de guerre crédible et un amuseur public. Surtout de mauvais goût. On ne peut pas rire de tout, n'importe quand et devant n'importe qui. François Hollande devra bien se résoudre à obéir aux exigences de la fonction.
À juste titre, il fut assez reproché à Nicolas Sarkozy ses fautes de comportement ou ses écarts de langage pour que son successeur soit rappelé à un devoir de solennité. Quitte à déplaire aux sourcilleux vigiles du PS, d'habitude si prompts à fustiger les entorses au « politiquement correct » et qui ont, cette fois, observé un étonnant mutisme. Espérons que cet épisode grotesque conduira désormais François Hollande à toujours s'exprimer blague à part.

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