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mardi 1 octobre 2013

Le spectre de la censure

Le spectre de la censure
Nous sommes choqués par la mise en examen de M. Ivan Rioufol, apprise hier soir sur son blog, pour des propos qu’il a tenus à a radio, comme nous le serions tout autant pour un journaliste et des idées de l’autre bord. La liberté d’expression est le fondement des droits de l’homme et de la démocratie. Elle ne se divise pas. Quand on « inquiète » un journaliste, quel qu’il soit, pour une opinion qu’il a émise, quelle qu’elle soit (à l’exception de la négation de vérités historiques), c’est la liberté dans son ensemble qui est menacée. En toute bonne conscience, dans l’indifférence et la passivité, nous assistons dans ce pays, au grignotage de la liberté. Ce silence face à la mise en cause d’un acquis républicain essentiel reflète la loi du conformisme. Il faut rappeler ici les grands textes auxquels toute forme de censure porte atteinte:
-         L’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme de 1950 : « 1 – Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière.» Jurisprudence (Cour européenne des droits de l’Homme, 7 décembre 1976, no 5493/72, Handyside c/ Royaume-Uni) : « La liberté d’expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels, il n’est pas de « société démocratique ». »
-         Article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
-          Article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Le magistrat qui a mis Ivan Rioufol en examen lui a indiqué, selon le blog de ce dernier, que cette décision est une conséquence inéluctable, automatique, de la procédure engagée. Cette information n’a rien de rassurant. Elle donne l’impression d’un mécanisme infernal échappant à tout contrôle.  Et si en France, à l’occasion des prochaines échéances électorales, nous reparlions de la LIBERTE après avoir tant parlé d’égalité?

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