TOUT EST DIT

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mercredi 16 octobre 2013

La Croatie se réveille brusquement du rêve européen: les exportations dégringolent et les milliards de l'UE ne sont pas versés



Le journal croate explique cette chute par l’adhésion à l'UE, qui a mis la Croatie face à la concurrence internationale et qui lui a fait perdre les avantages qu’elle tirait de son adhésion à l’ALECE, L’Accord de Libre Echange de l'Europe Centrale.
De façon remarquable, le politicien britannique eurosceptique Nigel Farage avait prévu cette évolution concernant l'adhésion de la Croatie à l'UE. Dans une interview accordée à la télévision croate en Juin dernier, il avait déclaré ce qui suit à ce sujet:
«Pendant  800 ans, les Croates ont combattu pour leur indépendance, et seulement quelques années après avoir obtenu cette autonomie, la classe politique de ce pays a vendu la nation pour lui permettre de devenir riche. Tous les bureaucrates et les politiciens applaudissent, parce que pour eux, c'est comme s'ils avaient gagné à la loterie. Des milliers de fonctionnaires croates seront désormais très riches ».
Aux environs de la 5ème minute, Farage explique que l'économie allemande est devenue si dominante en Europe qu’elle peut imposer tout ce qui sert ses intérêts aux autres pays.
« Vous pouvez être chanceux, vous pourriez avoir la chance de ne pas être trop en décalage avec l’Allemagne. Mais si vous vous trouvez en décalage avec l’Allemagne, vous vous retrouverez pris au piège dans un système économique pour lequel aucune possibilité de sortie n’a été prévue ».

Ensuite, il y a les milliards d’euros d'aide européenne qui sont en attente à Bruxelles dans différents fonds européens, mais qui ne peuvent être versés pour la simple raison que la Croatie ne s’est pas encore conformée aux exigences administratives qui conditionnent le versement de ces subventions.
Depuis 2007, l'UE a versé un total de 998 millions d'euros au titre d’aide de préadhésion à la Croatie, et cette année elle en a versé 655 millions d’euros cette année, soit 1,5% du PIB croate. Entre 2014 et 2020, Zagreb s’attend à recevoir encore 13,7 milliards d’euros au titre des mesures d’ajustement. Bonnes nouvelles pour Zagreb, à première vue, qui avait déjà créé un ministère distinct, dirigé par le vice-Premier ministre, pour organiser la distribution des fonds de l’UE.
Mais le journal Vecernji List craint maintenant que la Croatie ne devienne le premier Etat à devenir contributeur net de l’UE, plutôt que bénéficiaire net, au terme de sa toute première année d'adhésion:
«Contrairement à ce que les gens pensent, l'Union européenne ne se contente pas de verser l’argent. Elle fournit une assistance, pour les projets qui ont un sens et dans lesquels les organisateurs ont déjà investi. Donc nous tournons en rond: il n'y a pas d'argent pour financer les projets et pas de stratégie ni d'administration efficace et rapide pour organiser les appel d’offres. Rien de cela n’existe en Croatie. Tout ce qu’il y a, c’est de l’argent. Plus d’un milliard d’euros attendent sous notre nez. Mais si nous ne trouvons pas un moyen de le sécuriser, cet argent va tout simplement disparaître ».

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