jeudi 19 septembre 2013
Pause toujours…
Pause toujours…
Alors, à quand la pause fiscale ? Le « couac » totalement inédit survenu entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault, a tout de l'acte manqué. Il intervient comme le révélateur des tâtonnements de l'exécutif en matière de fiscalité. On aurait tort de s'en tenir au côté anecdotique des choses en s'amusant des contorsions sémantiques de la « porte-langue de bois » du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Avec l'aplomb souriant qui la caractérise, elle a soutenu que le président et le Premier ministre avaient dit la même chose tout en se contredisant. Passons. Il est plus grave, en revanche, que l'exécutif cherche, par des habiletés langagières, à accorder ses imprudentes promesses à des réalités fuyantes.
Ne revenons pas sur les propos de Jean-Marc Ayrault, prétendant en début de mandat que seul un contribuable sur dix serait touché par les hausses d'impôts. Ce serait trop cruel. Mais enfin, que de déclarations ondoyantes chez François Hollande décrétant la pause fiscale pour 2014 et confessant dimanche sur TF1 que « beaucoup d'impôts, c'est trop ».
À jouer sur les mots, la crédibilité de la parole présidentielle est entamée. Sur les impôts, il faut donc comprendre qu'il y aura un commencement de la pause en 2014 et une consolidation en 2015. Qu'est-ce qu'un commencement de pause sinon une poursuite de l'augmentation ? Inutile de se lancer dans une querelle chiffrée. Dans leur majorité, les Français ne croient pas à une pause fiscale. Au-delà des chiffres, un seuil de tolérance psychologique a été franchi.
Les Français pressentent que c'est la somme globale des prélèvements (qu'on les appelle comme on veut) qui va s'alourdir. Ils savent que le déficit abyssal de la Sécu va engendrer des mesures. Ils savent que la réduction des dotations aux collectivités va générer des augmentations d'impôts locaux. Ils redoutent que l'inéluctable contribution climat énergie, concédée aux écologistes, « plombe » l'addition. Bref, avec une politique fiscale imprévisible et inaudible, la tentation est grande de dire : pause toujours !
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