Après Merkel, c’est l’Europe qui, selon certaines enquêtes d’opinion, est en train de devenir la responsable de tous nos maux. Dans son édition du 14 mai, le quotidien Libération publie et documente les résultats d’une étude du Pew Research Center, selon laquelle seulement 41% des Français seraient encore favorables à l’Union européenne. De tous les pays européens, c’est le pays où, depuis la précédente enquête il y a un an, la chute est la plus spectaculaire.
Dans le classement par pays, on constate que les Polonais sont encore majoritairement en faveur de l’UE (68%), suivis par les Allemands (60%). Ensuite, c’est le décrochage d’une année sur l’autre. Les Italiens, traditionnellement pro européens, ne sont plus que 41% à juger favorablement l’UE. Avec eux, la plupart des autres pays sont sur la même tendance, avec en queue de peloton, la Grèce, où seuls 33% des personnes interrogées croient encore en l’Europe.
L’autre donnée significative de cette enquête, c’est le contraste entre les opinions publiques allemande et française. Alors qu’en Allemagne, la confiance envers les dirigeants reste très élevée (74%) bien qu’en baisse de 6 points, en France elle n’est que de 33%. « Pour la première fois, les attitudes des Français ressemblent à celles des Grecs », observe dans une interview qui accompagne les résultats de cette enquête, Bruce Stonkes, de l’institut Pew. "En réalité", remarque le corrrespondant de LIbération à Bruxelles, Jean Quatremer, "tout se passe comme si les Français vivaient la crise par procuration, redoutant, à terme, la déchéance, la dégradation, la pauvreté, bref d'être la prochaine Grèce. Une peur que l'on retrouve dans les enquêtes internationales mesurant le degré d'optimisme des populations: les Français se situent régulièrement en tête des peuples les plus pessimistes d'Europe et du monde".
Quant au dilemme entre la rigueur et la relance, 81% des Français estiment que la priorité est de réduire la dette publique. 56% des Grecs estiment qu’il faut dépenser pour relancer l’économie.
Ce n’est qu’un sondage, mais il donne le climat du vieux continent à un an des prochaines élections européenne.
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