mardi 1 janvier 2013
Ça sent le sapin !
Ça sent le sapin !
C’est la fin de l’année 2012. Elle avait pourtant si bien commencé pour la gauche ! Le PS était sûr de gagner les élections et François Hollande avait battu Nicolas Sarkozy avec 51,67% des voix. Moins que prévu, plus que suffisant. Malgré une campagne courageuse, l’ancien président ne pouvait que perdre vu l’état d’impopularité dans lequel il avait coulé. Il est ironique que 8 mois plus tard, il soit déjà devenu le favori du scrutin de 2017 et que les français qui lui ont tant craché à la gueule s’inclinent jusqu’à l’implorer de revenir.
L’heureux élu de mai y a mis du sien. En gouvernant si peu et si mal, François Hollande s’est déjà mis le pays à dos et se retrouve dans la même situation que son prédécesseur il y a un an. Mais bien plus tôt. Là où Nicolas Sarkozy avait attendu janvier 2008 pour plonger dans les sondages, François Hollande a à peine tardé jusqu’en août 2012 pour inquiéter ceux qui ont fait l’erreur de voter pour lui. Il y a eu les couacs des ministres. Il y a eu l’assassinat de « l’héritage ». Il y a eu l’hyperdiscrétion. Avec 40% d’opinions favorables, ce ne fut pas une bonne année.
Ça sent le sapin, et ce n’est pas pour faire un stupide jeu de mots avec le nom du non moins stupide ministre du travail. Sur le plan économique, la crise continue et la croissance diminue et la compétitivité stagne et le chômage s’envole. Sur le plan social, les plans sociaux se multiplient et les conventions collectives n’y arrivent pas alors que le redressement productif et le dialogue concerté n’arrivent pas. Sur le plan sociétal, le gouvernement sème le trouble et la division avec le mariage homosexuel et la légalisation du cannabis. Sur le plan international, la France part d’Afghanistan et sort des lieux où se fait la décision.
Elle critiquait la droite et c’est à son tour d’être critiquée. La gauche cherche un héros or elle n’a trouvé qu’un zéro en la personne de Jean-Marc Ayrault pour occuper le poste de 1er ministre. Les prétendants sonnent déjà à la porte pour le remplacer. Martine Aubry, si elle passe aux élections municipales de 2014 à Lille. Arnaud Montebourg, s’il retourne avec Audrey Pulvar sa meilleure VRP. DSK, si les call-girls qu’il a testées puis approuvées le lâchent enfin avec leurs procès. Manuel Valls, sauf s’il s’entête à vouloir devenir président de la république.
Les années d’alternance sont des années de paradoxe. En première partie, l’ancienne opposition a le beau rôle et la majorité sortante est en mauvaise posture. En deuxième partie, la majorité entrante se casse la gueule et l’opposition nouvelle relève la tête. Cela dénote une incapacité de nos dirigeants à gouverner la France. François Hollande voulait faire exactement l’inverse de Nicolas Sarkozy et il l’a fait : il est hyperabsent, ultramodeste et détruit tout ce qu’il a construit. Du paquet fiscal à la réforme territoriale en passant par le style présidentiel. Or il est aussi impopulaire et inefficace. Sans doute parce qu’il a fini par se rallier aux mêmes solutions, sur le traité européen comme sur les roms et sur Mittal comme sur la TVA sociale.
2012 restera comme une annus horribilis dont la droite en aura eu plein le cul. Elle y a perdu tous les pouvoirs : la présidence, l’assemblée nationale, les médias. Elle ne s’est guère récupérée depuis : la guerre des chefs l’a mise au fond du seau avec ce final abracadabrantesque qui n’arrange personne. L’avenir de l’UMP est ambivalent. Soit il est passionnant avec la grande reconquête des pouvoirs perdus à mener. Soit il est désolant avec une suite de défaites et de roustes à venir qui mettraient en danger sa survie. Ou lui feraient vivre une génération perdue.
Ça va mal finir, mais on ne sait pas encore pour qui. La suite du quinquennat devrait donc nous passionner à défaut de redresser la France. Le pays est embarqué pour 5 ans avec une équipe de perdants or l’offre alternative n’a pas un moral de vainqueur. Le retour de l’indispensable Monsieur Sarkozy est souhaité par tous mais peu souhaitable et le départ du regrettable Monsieur Hollande est espéré de tous mais inespéré.
Il ne nous reste donc plus que nos yeux pour pleurer aux pieds du sapin de Noël, avec les rares cadeaux qu’on pourra s’offrir.
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