mardi 25 décembre 2012
L'ex-juge Bruguière serait l'auteur de la fuite sur Cahuzac
Michel Gonelle, un avocat qui affirme détenir un enregistrement de Jérôme Cahuzac dans lequel le ministre du Budget évoque un supposé compte bancaire en Suisse, accuse l'ancien juge Jean-Louis Bruguière d'avoir fourni cette bande sonore à Mediapart.
Cet enregistrement, dont l'entourage de Jérôme Cahuzac nie l'authenticité, est la principale pièce du dossier que dit détenir le site d'informations sur internet contre Jérôme Cahuzac, qui affirme n'avoir jamais eu de compte en Suisse.
Le 6 décembre, Mediapart a diffusé une bande sonore dans laquelle un homme présenté comme le ministre du Budget parle de son compte en banque en Suisse, ce qui peut s'avérer politiquement sensible, surtout pour un ministre de gauche chargé, notamment, de traquer l'évasion fiscale.
L'auteur de l'enregistrement, l'avocat et membre de l'UMP Michel Gonelle, auquel Jérôme Cahuzac avait ravi en 2001 la mairie de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), a contacté l'Elysée pour certifier son authenticité.
Michel Gonelle s'est vu conseiller, "s'il a des éléments tangibles, de les remettre à la justice, car c'est à la justice de faire son travail", a précisé vendredi la présidence.
L'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière a déclaré à Paris Match que Michel Gonelle lui avait remis une copie d'un enregistrement lorsque le magistrat s'est présenté pour l'UMP contre Jérôme Cahuzac aux élections législatives de 2007.
"Je pense aujourd'hui qu'il s'agit de l'enregistrement diffusé par Mediapart, mais je ne peux le certifier car je n'ai jamais écouté le contenu du support audio que Michel Gonelle m'a remis en 2007. Je ne l'ai ni utilisé, ni conservé considérant ce type de procédé douteux, contestable, non éthique", dit-il dans cet entretien diffusé sur le site de l'hebdomadaire.
"RÉSEAUX DE RENSEIGNEMENT OBSCURS"
Michel Gonelle juge cette version peu plausible.
"Je n'ai remis une copie de cet enregistrement qu'à une seule personne, donc il ne peut pas y avoir de confusion dans mon esprit", a-t-il dit sur BFM TV.
"Il ne me l'a jamais restitué, il ne m'a jamais donné son avis et aujourd'hui il prétend, mais est-ce que c'est vraiment crédible, franchement, il prétend qu'il l'aurait aussitôt détruit", ajoute l'avocat.
"Quand aujourd'hui il invoque son éthique, ça me fait un peu sourire", a-t-il ajouté. "Moi, je suis pas familier des réseaux de renseignement obscurs que fréquente constamment M. Bruguière."
Jérôme Cahuzac a annoncé le 19 décembre avoir demandé à la banque suisse UBS de dire si oui on non il a détenu un compte dans cet établissement afin de "clouer définitivement le bec" à ses accusateurs.
Parallèlement, Mediapart affirme que des vérifications fiscales approfondies sont en cours sur le patrimoine du ministre, ses déclarations au titre de l'impôt sur la fortune (ISF) laissant apparaître des anomalies.
La Direction générale des Finances publiques (DGFIP) a dit samedi soir que l'ensemble des membres du gouvernement faisaient l'objet d'un examen de routine, mais qu'il n'y avait pas de contrôle spécifique visant Jérôme Cahuzac.
Mediapart maintient ses informations, soulignant que l'expert-comptable de Jérôme Cahuzac a été convoqué le 19 décembre à la DGFIP pour s'y voir notifier les observations des responsables du service sur la déclaration ISF du ministre.
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