Le baclofène est un médicament ancien, initialement prescrit en neurologie, mais de plus en plus utilisé en France, hors autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement de la dépendance à l'alcool. Sa popularité a explosé en 2008 avec la publication du livre Le Dernier Verre, d'Olivier Ameisen. Ce cardiologue, devenu alcoolique, y racontait son auto-expérimentation du médicament et comment, pris à de très fortes doses, il avait supprimé son envie de boire, le "craving".
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L'étude des médecins français a inclus 181 patients, gros consommateurs d'alcool. Une évaluation n'a finalement été possible que pour 132 d'entre eux. Après une année de traitement avec le baclofène, 80 % de ces 132 patients étaient devenus soit abstinents (78), soit consommateurs modérés (28). En considérant comme "échecs" les patients "perdus de vue", c'est-à-dire pour qui l'évaluation complète n'a pas pu être possible, le taux de succès atteint 58 %. Bien au-dessus du taux de réussite moyen, estimé entre 20 et 25 %, au bout d'un an de traitement avec les principaux médicaments aujourd'hui utilisés, le naltrexone et l'acamprosate.
Intervention de Philippe Jaury au colloque sur... par alcool-et-baclofene
Cette étude préliminaire permet également d'asseoir le protocole d'un essai clinique comparatif qui devrait démarrer en mai 2012 et se terminer fin 2013. Ce nouvel essai "en double aveugle, randomisé, contre placebo" sera piloté par le Pr Jaury et mobilisera 60 médecins investigateurs. Il inclura 320 patients alcooliques suivis sur une année, divisés en deux groupes, l'un prenant du baclofène, l'autre un placebo. Un essai financé en grande partie par la Sécurité sociale (750 000 euros) et pour le reste "par un particulier, un mécène", précise le Pr Jaury. Soit un 1,2 million au total.
En mai 2011, Philippe Jaury présentait lors d'un colloque sur le baclofène les premiers résultats de son étude préliminaire.
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