dimanche 25 mars 2012
Sarkozy accuse la gauche de "finasser"
Le président candidat s’est montré déterminé samedi à renforcer la sécurité et la lutte contre le terrorisme islamiste.
Samedi, dans un gymnase surchauffé et bondé
de Rueil-Malmaison, Nicolas Sarkozy a intronisé, lors d’une réunion
publique, son fidèle ministre de l’Intérieur devant les électeurs des
Hauts-de-Seine. "L’État s’honore d’avoir des serviteurs tels que Claude
Guéant", a lancé le candidat à la présidentielle après un long
développement sur les "événements tragiques" de Toulouse, "l’image de la
douleur et de l’effroi dans les yeux des familles des victimes", a-t-il
dit, imprimée dans sa rétine, "jusqu’à la fin de ses jours".
En
ouverture, Claude Guéant, très applaudi par les quelque 3.000 militants
présents, expliquait lutter en matière de terrorisme islamique contre
deux fronts, le "front extérieur", venu de l’étranger et le "front
intérieur, ce terreau dans lequel on recrute les extrémistes".
Dans
son fief du 92, Nicolas Sarkozy a donc d’une certaine manière lancé la
campagne de Claude Guéant, candidat aux législatives à Boulogne-
Billancourt, à dix minutes de voiture de là. Et esquissé une nouvelle
séquence, délicate, de la sienne. Difficile en effet de faire cohabiter
dans un même discours une ode à la France, qui a "tenu bon" devant "ces
actes monstrueux", et une moqueuse diatribe contre Hollande, comme il
l’a fait la semaine dernière à Lyon.
Entre-temps,
il y a eu ce drame de Toulouse, dans lequel, mandat oblige, Sarkozy a
été en première ligne, mais dont il ne peut pas non plus tourner trop
vite la page. Mandat oblige. Le chef de l’État a donc opté hier pour un
entre-deux. Un discours très grave dans lequel il explique qu’il ne
laissera "personne remettre en cause l’honneur du Raid et des forces de
l’ordre, qui ont mis fin à la trajectoire d’un individu monstrueux". Des
policiers qu’il recevra à l’Élysée. Un discours dans lequel il tacle
aussi son adversaire.
Le député de Corrèze a
beaucoup parlé de sécurité lors de son déplacement en Corse ? "S’il veut
aller sur ce terrain-là, il n’y a pas de problème", lance bravache
Franck Louvrier, le conseiller en communication du Président candidat.
Hollande a notamment critiqué les lois antiterroristes qui doivent être
présentées mercredi en Conseil des ministres, sans espoir de vote avant
le 22 avril, ajoutant que celles qui existent suffisent. Sarkozy
réplique : "M. Hollande n’a voté aucune des lois antiterroristes
derrière lesquelles il s’abrite aujourd’hui. Il peut s’indigner,
tergiverser, hésiter, esquiver, finasser, refuser de voter les lois,
c’est son droit, mais ces lois seront votées si les Français décident de
me faire confiance."
Nicolas
Sarkozy suggère même, qu’à sa place, Hollande aurait fait moins bien.
"Si au sommet de l’État, les ordres ne sont pas clairs, si au sommet de
l’État, la volonté n’est pas inébranlable, alors le résultat devient
aléatoire. Souvenons- nous du temps qu’il a fallu pour trouver
l’assassin d’un préfet de la République", a-t-il dit, en référence à la
mort de Claude Érignac, tué alors que Lionel Jospin était à Matignon. Un
président à l’attaque mais qui sait combien la situation électorale est
compliquée pour le candidat Sarkozy, contraint maintenant d’attendre un
retournement de situation dans les sondages de second tour : "Je veux
qu’ensemble nous écrivions la plus formidable histoire de la vie
politique française", a-t-il conclu.
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