Le Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), s'est rendu célèbre en accueillant les chanteurs et chanteuses en herbe de la "Nouvelle star", l'émission de télé-crochet de M6. C'est à une autre sorte de match que les militants du Nouveau centre ont été conviés, samedi 25 février.
La structure métallique du Pavillon n'a pas tremblé au son des chansonnettes mais à celui de bruyants règlements de compte, où le président du parti, Hervé Morin, est sorti vainqueur. Après son retrait de la course à l'Elysée, ses opposants ont donné de la voix. Dans un climat délétère, qui laisse augurer des lendemains difficiles pour cette petite formation de centre-droit né en 2007 à l'initiative des anciens de feue l'UDF qui n'ont pas voulu suivre François Bayrou sur sa route solitaire entre droite et gauche.Deux d'entre elles appelaient à soutenir Nicolas Sarkozy. La première, portée par M. Morin, défendait l'idée qu'il fallait une candidature de centre-droit, même si elle n'a pas trouvé sa place. Elle a obtenu 67,63 % des suffrages exprimés. La deuxième, déposée par le député de la Somme Olivier Jardé, était un texte de soutien au président de la République, qui, cette fois, ne s'encombrait pas d'une défense de M. Morin. Elle a obtenu 16,51 % des suffrages. Enfin, un troisième texte, incarné par Jérémy Coste, le président des jeunes du Nouveau centre, appelait à soutenir M. Bayrou. Il a obtenu 15,86 % des voix.
"DÉMISSION ! DÉMISSION !"
Depuis le début de l'aventure de sa candidature, M. Morin a fait face à une fronde des ténors de son parti. Parmi ses opposants déclarés, le ministre de la fonction publique, François Sauvadet, celui de la ville, Maurice Leroy, ou encore le président exécutif du parti, Jean-Christophe Lagarde. Les troupes de ce dernier, notamment, ont copieusement hué le président du parti, samedi matin, au cri de "démission !", "démission !".
Dans le camp Morin, on ironise sur cette "claque" organisée "avec des gens qui ne sont même pas encartés" au Nouveau centre. "La famille semble beaucoup moins éparpillée cette après-midi que ce matin. C'est de la faute aux autobus, c'est vrai que ça pollue", a ironisé l'eurodéputé Jean-Marie Cavada, raillant l'affrètement, par les opposants de M. Morin, de cars de frondeurs. "A la démocratie des autobus, je préfère celle de la démocratie réelle, celle du vote des militants", s'est aussi félicité M. Morin. Dans l'entourage de MM. Lagarde et Sauvadet, on souligne cependant que seuls 2 499 personnes ont voté, sur les 7 319 militants à jour de cotisation inscrits.
La situation est complexe. S'affrontent violemment, en interne, des gens désormais pourtant acquis au soutien de M. Sarkozy. Et, au-delà, une seconde ligne de fracture existe avec ceux qui s'estiment plus proches des valeurs de M. Bayrou que de celles de M. Sarkozy. Dans ce parti d'élus, qui compte plus de trente parlementaires, les députés se rangent presque tous derrière le chef de l'Etat. Leur réélection, de fait, dépend d'accords passés avec l'UMP. En revanche, les sénateurs sont moins séduits. Mais beaucoup évitent encore d'afficher un choix public.
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