Il aura suffi d'une courte citation de trois mots enfouie au milieu d'un article pour embraser la majorité. Plusieurs ténors de l'UMP ont réclamé mercredi à François Hollande des excuses publiques vis-à-vis du chef de l'Etat qu'il aurait traité de «sale mec». Des paroles qui se sont finalement révélées retranscrites incorrectement. La polémique est née d'un article du Parisien, daté de mercredi. Le quotidien relate un déjeuner, mardi midi, entre François Hollande et six journalistes, dont l'auteur de l'article. «Pour Hollande, il n'y a pas de mystère: c'est bien le chef de l'Etat, ‘un président en échec', ‘un sale mec', qui se cache derrière les formules de l'UMP'», écrit le quotidien qui évoque les attaques des élus de la majorité sur la personne du député de Corrèze.
Ces propos rapportés n'ont pas tardé à susciter l'ire l'UMP. La ministre de l'Apprentissage Nadine Morano et la députée Valérie Rosso-Debord, ont exigé des «excuses publiques». La première a jugé les propos prêtés au candidat socialiste d'«intolérables et inqualifiables». «C'est carrément carton rouge, on n'insulte pas le président de la République», a affirmé la seconde. Le maire de Nice, Christian Estrosi, a lui dénoncé un «comportement indigne d'un candidat à la présidence de la République», évoquant une attitude «abjecte sur le plan personnel mais également dangereuse sur le plan politique car elle abaisse la fonction présidentielle». «Hollande a commis une erreur. Si on n'est pas mauvais, on peut monter cela en épingle», a décrypté au MondeBrice Hortefeux. «Soit il s'excuse, et souligne sa faute. Soit il persévère, soulignant son absence de crédibilité, car il n'est pas capable de respecter les hommes et les institutions». «Quand on dit une connerie, c'est très difficile de savoir comment on s'en sort. C'est un spécialiste qui vous parle», relevait l'ancien ministre de l'Intérieur.
«C'est quelque chose qui est intolérable», a jugé l'actuel locataire de la place Beauvau, Claude Guéant. «J'observe que beaucoup de gens qui travaillent avec lui se laissent aller à des propos violents, mensongers, à des insultes». «François Hollande est un mauvais candidat qui rend la campagne médiocre», a déploré Gérard Longuet, ministre de la Défense. «La France mérite mieux que ce type de formule». «En démocratie, il est bon qu'il y ait des propositions, pas des attaques personnelles. À mon avis, il a fait une grosse erreur», tranchait de son côté Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur.
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