dimanche 18 décembre 2011
Cette année qui a changé le monde arabe
C'était il y a un an. Un jeune Tunisien, exaspéré et désespéré, s'immolait à Sidi Bouzid. Et cette étincelle-là a embrasé le Maghreb et une bonne partie du monde arabe. Douze mois après, si le feu a été en partie circonscrit, les braises ne sont pas éteintes. L'autre enseignement, c'est que la révolution n'est toujours pas un dîner de gala. En Tunisie, un équilibre précaire a été trouvé, faisant cohabiter un président laïc de gauche et un gouvernement à dominante islamiste. En Libye, les combattants de la Liberté parés de toutes les vertus apparaissent désormais sous des traits plus contrastés. De plus en plus isolé en Syrie, Bachar El-Assad tente de se maintenir par la terreur et en jouant sur la lassitude de ses opposants. Au Yémen, avec moins d'éclat, le président sortant a lui aussi dû quitter le pouvoir. En Algérie et au Maroc, les velléités de révolte ont été stoppées, matées ici, intelligemment canalisées par une réforme, là. Mais c'est en Égypte que la situation est aujourd'hui la plus tendue. C'est maintenant l'armée - qui avait su s'éloigner de Moubarak - qui est confrontée aux révoltés de la place Tahrir. Au milieu du tumulte et au-delà des différences entre pays, c'est bien un certain monde arabe qui s'est effondré cette année. À moins de faire partie des conservateurs qui regrettent le « bon vieux temps » des dictatures figées - et parfaites pour des peuples pas assez mûrs pour les joies de la démocratie élective - il y a plutôt à se réjouir de cette vague révolutionnaire. Une vague qui est de toute façon - c'est le propre d'une révolution - difficile d'arrêter avant son terme.
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