TOUT EST DIT

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mardi 11 octobre 2011

La Slovaquie risque de mettre en péril le sauvetage de l'euro

La Slovaquie risque de bloquer mardi le renforcement du Fonds de secours financier des pays de la zone euro et d'aggraver encore la crise de la dette, qui selon la Banque centrale européenne risque désormais de déstabiliser l'économie mondiale.
Les députés slovaques sont réunis mardi dans une séance marathon pour se prononcer sur le renforcement du bras armé de l'Union monétaire destiné à faire face à la crise, avec un vote négatif qui se profile en raison des divisions au sein de la coalition au pouvoir.
"Nous allons voter aujourd'hui. Mais ce sera peut-être dans la nuit", a prévenu le chef du Parlement, Richard Sulik, qui est également le chef d'un petit parti de la coalition, le mouvement Liberté et Solidarité (SaS), décidé à voter contre ce Fonds FESF.
Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, M. Sulik s'oppose au FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer son écot, une éventualité balayée par Bruxelles.
Le Premier ministre slovaque Mme Iveta Radicova, a de son côté mis sa démission dans la balance.
Car sans le soutien du parti SaS, le camp de Mme Radicova n'a pas la majorité pour faire ratifier les mesures destinées à muscler le Fonds.
Face à un risque de paralysie, le ministre slovaque des Finances Ivan Miklos a laissé entendre qu'un deuxième vote, cette fois-ci positif, pourrait intervenir plus tard cette semaine alors que certains jugent probable un changement de majorité entre temps.
De son côté, la Commission européenne a mis la pression, en disant "espérer fortement" un vote positif qui doit permettre de garantir "la stabilité de la zone euro".
Si tel n'est pas le cas, l'Union monétaire ne sera pas pour autant démunie. Mais elle en reviendrait au FESF ancienne formule, doté d'une capacité de prêts inférieure et privé des nouveaux outils censés permettre d'endiguer une contagion de la crise à des pays comme l'Espagne et l'Italie.
"Depuis trois semaines, les choses se sont détériorées, la crise est devenue systémique", a averti le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, mardi à Bruxelles, au lendemain de la liquidation annoncée de Dexia, première banque victime de la crise de la dette.
Les dirigeants européens ont décidé le 21 juillet de doter le Fonds de secours de nouveaux pouvoirs en augmentant notamment sa capacité de prêts à 440 milliards d'euros. Une enveloppe qui pourrait servir à recapitaliser les banques européennes.
Mais pour entrer en vigueur, ces mesures doivent être entérinées par les Parlements des 17 pays de la zone euro, qui s'étaient fixé jusqu'à mi-octobre.
Seize pays ont approuvé ces modifications.
Reste la Slovaquie, qui avait déjà refusé de participer au premier plan d'aide à la Grèce décidé au printemps 2010.
Le renforcement du FESF représente une contribution de de 7,7 milliards d'euros pour ce petit pays, entré dans la zone euro en 2009.
En dépit de ces incertitudes, une chose est sûre: les décisions prises le 21 juillet sont en partie obsolètes.
D'une part, le FESF va devoir probablement être encore musclé pour démultiplier sa force de frappe afin de rassurer les marchés sur sa capacité à faire face à une éventuelle propagation de la crise à l'Italie ou l'Espagne.
D'autre part, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a reconnu lundi que les pertes que vont subir les banques créancières de la Grèce seront probablement plus importantes que prévu.
Mises à contribution exceptionnellement dans le cadre du second plan d'aide à la Grèce, décidé le 21 juillet, les banques s'étaient engagées à accepter à terme une dépréciation de 21% sur leur portefeuille d'obligations grecques, ceci afin de soulager Athènes, qui croule sous une dette de près de 350 milliards d'euros.
Mais ce chiffre de 21% paraît aujourd'hui dépassé. "Les discussions portent sur une décote de 50%" aujourd'hui, a indiqué une source gouvernementale européenne à l'AFP.
Si ce seuil est atteint, la Grèce s'acheminerait vers un défaut de paiement comparable à celui de l'Argentine en 2001.
Les créanciers du pays avaient dû au final accepter une décote de quelque 70% sur une dette quatre fois moins importante que celle d'Athènes.
La Grèce a cependant arraché mardi à la troïka réunissant les créanciers du pays (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) la promesse du versement en novembre de 8 milliards d'euros, ce qui lui évite une faillite immédiate et lui permet de gagner du temps dans les négociations de restructuration de sa dette à l'intérieur de la zone euro.
Les craintes pesant sur le système bancaire ont conduit les Européens à accepter de recapitaliser leurs banques. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, fera d'ailleurs mercredi des "propositions" en ce sens qu'il présentera aux commissaires européens.
Dans l'attente du résultat du vote slovaque, les bourses européennes ont évolué en ordre dispersé mardi dans un marché marqué par la prudence.

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