Mais qu’est-ce donc qui affole ainsi les marchés boursiers, alors que le couple franco-allemand vient précisément de s’employer à les rassurer ?
Qu’est-ce qui va sortir de ce sombre tourbillon qui agite les eaux financières et politiques et auquel la grande majorité d’entre nous viennent d’assister en spectateurs, cet été, cherchant à repérer les grands courants sous-marins qui décident de notre devenir.
De quel pouvoir, par exemple, sont investies des agences de notation qui jettent leur sort sur nos peuples ?
Et nous sommes là avec nos questions plus terre à terre, mais vitales : où va la solidarité « nationale » entre ceux qui gagnent bien et ceux qui n’ont pas ou plus d’emplois ? A quelles valeurs voulons-nous à la fois rappeler les grands décideurs et aussi les proposer ou les imposer aux… émeutiers ? Va-t-on continuer à déstabiliser les services publics et en imposer autant à d’autres pays (la Grèce) ?
Les analystes nous diront à quoi correspond le yo-yo des milliards… Mais voilà que des choses sembleraient bouger plus en profondeur. Des déclarations inhabituelles se font entendre, des voix qui, tout à coup, trouvent un écho que l’on n’attendait pas - nous allons « vers une taxation des hauts revenus », nous informe un quotidien qui ajoute que « le gouvernement y travaille ». Voilà que les dirigeants français et allemand s’accordent précipitamment pour se faire « architectes » plutôt que « pompiers ».
Les banques tremblent ? Elles qui, plutôt que de consolider leurs fonds propres, ont distribué généreusement leurs larges bénéfices sous forme de dividendes ? Elles qui sont fortement engagées dans les pays en difficulté de la zone euro (645 milliards de dollars, dit-on, en ce qui concerne les françaises).
Parmi les propositions de l’axe Paris-Berlin, l’on trouve, outre la mise en place d’un « gouvernement économique » et d’une taxe européenne sur les transactions financières, la « règle d’or » à savoir l’équilibre budgétaire des pays européens - « obligatoire », ajoute le président français.
Une attitude éthique
L’on connaissait la célèbre formule de Jésus, en exergue ci-dessus, comme « règle d’or » : une invitation à une attitude éthique vis-à-vis du prochain qui induit une reconnaissance mutuelle, une réciprocité, une sorte de partenariat humain, une communauté humaine au sein de laquelle l’on ne saurait se passer de l’autre.Le président Sarkozy et la chancelière Merkel ont-ils pensé à une telle réciprocité en parlant de « règle d’or » à propos de la nécessité d’en venir à un équilibre budgétaire ? On entend bien qu’un tel équilibre suppose plus de recettes pour répondre aux dépenses, c’est-à-dire plus d’impôts, ou/et moins de dépenses, c’est-à-dire moins d’investissements publics, moins de solidarité sociale… à moins de parvenir à une répartition plus « juste » de l’impôt, une chasse aux niches fiscales.
C’est donc plutôt du côté d’une plus grande solidarité que l’on aurait attendu une véritable « règle d’or ».
Si le constat, implicite ou explicite que « le système est à bout de souffle » peut non seulement susciter mais réaliser des mécanismes de fonctionnement basés sur une plus grande solidarité politique européenne, capable de faire des propositions quant au fonctionnement d’une mondialisation contrôlée, les secousses actuelles n’auront pas été inutiles.
La « règle d’or » de Jésus nous encourage à porter la foi des constructeurs soucieux de l’Homme.
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