TOUT EST DIT

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dimanche 19 juin 2011

La Grèce n'en finit plus de s'indigner

À Athènes, plus une journée qui passe sans que les rues soient envahies par des manifestants protestant contre les sacrifices imposés par l'austérité.
L'Union européenne et le FMI accepteront-ils d'accorder à la Grèce une rallonge de 60 à 100 milliards d'euros, après les 110 milliards octroyés l'an dernier ? Le nouveau ministre des Finances, Evangelos Vénizelos, parviendra-t-il à concilier l'inconciliable : assainir les finances sans trop de casse sociale ? Quels nouveaux sacrifices implique le projet de loi de finances qui doit être adopté avant la fin du mois ? À peine les Grecs croient-ils pouvoir répondre à une de ces angoissantes interrogations qu'une autre surgit déjà, soufflée par une actualité qui ne cesse de s'accélérer.
Des questions que certains refusent pourtant de se poser, à l'instar de Dimitraki, un de ces "Indignés" qui assurent depuis plusieurs semaines une présence permanente sur Syntagma, la place principale d'Athènes qui fait face au Parlement. "On ne peut pas demander aux gens, sous prétexte de décennies de mauvaise gouvernance, de tout accepter en même temps : les hausses spectaculaires des prix, les baisses de salaire et de retraite, les suppressions d'emplois. On atteint les limites de la dignité humaine", s'insurge l'étudiant en philosophie.
Rues envahies par les cortèges
À chacun son mode d'expression pour dénoncer une austérité sans précédent dans l'histoire de la Grèce. L'occupation pacifique de la place la plus emblématique de la capitale pour les "Indignés", les grèves générales et les manifestations de masse pour les centrales syndicales, très puissantes dans le pays, la violence pour les groupuscules anarchistes qui ont tenté (vainement) une entrée en force dans le Parlement, mercredi dernier.
Plus une journée qui passe sans que les rues d'Athènes soient envahies par des cortèges, mais certains sont plus inattendus et festifs que d'autres. Ce samedi, c'est le théâtre du Soleil qui a rallié Syntagma, bannières au vent et arborant une monumentale statue, allégorie de la Justice, attaquée par des corbeaux. "Nous sommes en tournée dans la région, alors on en profite pour apporter notre soutien aux Grecs", explique un membre de la troupe. Les "Indignés" ont apprécié le geste, même s'ils n'ont pu savourer toute la modernité de certaines formules imprimées sur les banderoles. Qu'elles soient d'Eschyle, de Victor Hugo ou, plus encore, de Benjamin Constant : "Que l'autorité se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux."

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