mardi 28 juin 2011
Aubry, sur le coup de midi
La “dame des 35 heures” parlera sur le coup de midi. Aujourd’hui, brisant un insoutenable suspense, Martine Aubry va se porter candidate à la candidature. Elle s’exprimera depuis Lille, en un lieu baptisé “Saint-Sauveur”, comme pour mieux convoquer les miracles électoraux. Pourquoi pas Lourdes, carrément ? Il s’agit, en fait, d’une ancienne gare ferroviaire transformée en centre culturel. Voyez le symbole : pour gagner l’Élysée en 2012, cheminots et “bobos” devront se donner la main.
Voici donc le PS en ordre de marche pour la bataille présidentielle. Enfin, presque. Certes, le système de “la primaire citoyenne” constitue une avancée démocratique. Le peuple de gauche désignera directement son champion. Mais la compétition interne pourrait bien diviser les prétendants. Entre Aubry, Hollande, Royal, Valls, Montebourg et consorts, le débat risque de tourner au vinaigre. De la confrontation d’idées au déchirement durable, il n’y a qu’un pas.
Les incorrigibles “socialos”, en somme, retomberaient dans l’ornière des querelles fratricides. À droite, beaucoup ricanent déjà sur leur nouvelle “machine à perdre”. Comment expliquer, alors, que l’UMP s’acharne à la démonter ? Jusqu’à y renifler un parfum quasi pétainiste : “Attention danger, fichage politique !” Confondre la rue de Solférino et la rue Lauriston, quand même… Tant d’outrance laisse à penser que la primaire du PS, finalement, inquiète le camp sarkozyste davantage qu’elle ne le réjouit.
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