TOUT EST DIT

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mercredi 22 décembre 2010

Les recettes de l'aéroport de Montréal pour contrer la neige et le verglas

"Ici, on est né dans la neige", lâche Donald Desrosiers, directeur de l'entretien des installations à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, qui accueille 12,8 millions de passagers par an. Compatissant envers les Européens, aux prises avec des chutes de neige inhabituelles qui ont causé de graves difficultés au transport aérien, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow, il se montre très serein quand on l'interroge sur la façon de gérer les "tempêtes" de neige à Montréal, comme ailleurs au Canada.
"Nous avons, explique-t-il, soixante-dix ans d'expérience à l'aéroport de Montréal, des équipements à la fine pointe de la technologie et un personnel très professionnel", dédiés à l'application d'un plan d'entretien hivernal rigoureux.
Le tout est bien sûr coûteux mais quand la neige tombe cinquante fois par hiver, avec une moyenne annuelle de 2,20 mètres au total, sans compter de fréquentes pluies verglaçantes, un aéroport comme celui de Montréal ne peut se permettre de faire les choses à moitié. Surtout s'il veut rester fidèle à sa réputation d'aéroport ultra-performant en matière d'enlèvement de la neige et de la glace, réputation reconnue par un premier prix remporté en 2008 au concours américain Balchen/Post, catégorie grands aéroports.
DE L'ACÉTATE DE POTASSIUM POUR DÉGLACER
La compagnie Aéro Mag a le contrat de dégivrage des avions depuis 1997. Avec sa soixantaine d'employés saisonniers, elle dégivre 7 000 aéronefs par an à l'aéroport de Montréal ! Le reste du travail "hivernal" se fait en interne. "Nous surveillons en permanence, explique M. Desrosiers, les prévisions météo émanant de deux sources différentes. J'ai 110 employés sur le qui-vive, prêts à venir travailler en équipes de jour et de nuit, sept jours sur sept, avec des quarts de douze heures, en cas de chutes de neige ou de verglas."
En 2008, l'aéroport a complètement renouvelé son parc d'équipements lourds pour l'entretien hivernal des pistes et des aires de manœuvre, soit 250 kilomètres au total, tarmac compris. Objectif : réduire le temps de déneigement pour répondre aux besoins des compagnies aériennes et maintenir la fluidité des mouvements d'aéronefs même pendant les intempéries. "Nous nettoyons le tarmac et les pistes en fonction des horaires des vols, pour éviter les retards."
Le "plan de neige" de l'aéroport prévoit d'ailleurs les interventions sur les pistes de façon à ce qu'elles soient fermées le moins longtemps possible. Le nerf de la guerre prend la forme de huit grosses "déneigeuses", équipées d'impressionnantes charrues de plus de sept mètres de large à l'avant qui poussent la neige sur le côté et d'un balai presque aussi large à l'arrière.
"Grâce à elles, souligne M. Desrosiers, on a réduit de cinquante à vingt-cinq minutes le temps de déneigement d'une piste et des voies de circulation qui y sont associées." Chacune des cinq souffleuses, également acquises il y a deux ans, enlève du tarmac 5 000 tonnes de neige à l'heure, soit 50 % de plus que les anciennes !
Pour le verglas, "nous avons plus de mal", admet le directeur. C'est plus difficile, semble-t-il, de se débarrasser de cinq millimètres de verglas que de vingt-cinq centimètres de neige, même avec un nouveau camion-épandeur d'acétate de potassium (un déglaçant liquide) capable de traiter une bande de plus de 30 mètres de large en effectuant un seul passage sur une piste plutôt que deux ou trois auparavant. "Le mieux, ajoute M. Desrosiers, est d'intervenir en déversant le produit avant le verglas, pour que la glace ne colle pas sur le béton"… quand c'est possible.
 

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