La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir sa politique budgétaire engagée pendant la crise, jeudi 5 août, en laissant son principal taux directeur à 1 %. La BCE laisse ainsi grand ouvert le robinet du crédit, offrant aux banques des prêts à ce taux historiquement bas, inchangé depuis mai 2009, et devrait aussi continuer de leur fournir des volumes illimités. La mesure doit continuer à éloigner le spectre d'un resserrement du crédit préjudiciable à la croissance.
Cette décision intervient alors que la reprise économique s'améliore mais reste fragile. Selon le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, qui s'exprimait à Francfort après la publication de cette décision unanimement attendue par les économistes, la croissance dans la zone euro devrait rester "modérée" et "toujours inégale" : les taux de la BCE sont donc "appropriés", selon lui.
TIMIDES ÉCLAIRCIES
Par ailleurs, un changement de cap n'est pas attendu avant 2011. Actuellement, l'inflation modérée et la fragilité de la reprise économique plaident en faveur d'un long statu quo, jugent les économistes. En effet, le retour d'une certaine confiance sur le marché du prêt interbancaire ne s'est pas traduit dans les conditions du crédit au secteur privé, qui se sont durcies au deuxième trimestre et ne devraient pas franchement s'améliorer au troisième, selon un récent rapport de la BCE.
Quelques nuages se sont pourtant dissipés depuis le début de l'été sur la zone euro, avec un retour au calme sur les marchés financiers et plusieurs indicateurs macro-économiques positifs. La crise de la dette publique, qui avait fortement ébranlé la confiance dans la zone, montre des signes de détente. L'Union européenne, le FMI et la BCE ont fait état jeudi de "progrès considérables" en Grèce, épicentre de la crise de la dette publique dans la zone. Toutefois, le pays reste encore devant des "défis importants".
L'Espagne a aussi passé jeudi avec succès un nouveau test sur le marché obligataire, plaçant 3,5 milliards d'euros à trois ans, soit le maximum de ce qu'elle souhaitait émettre. L'éclaircie se lit enfin dans les volumes d'obligations publiques achetées par l'institution monétaire européenne, un programme inédit lancé en mai et controversé jusque dans ses murs car il revient à financer l'endettement des Etats. Ses achats d'obligations publiques ont fondu ces dernières semaines, stagnant à 60,5 milliards d'euros. Mais là aussi, la BCE ne devrait pas renoncer pour l'instant à cette mesure exceptionnelle, afin de conserver sa marge de manœuvre.
vendredi 6 août 2010
La BCE conserve son principal taux directeur à 1 %
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