TOUT EST DIT

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jeudi 22 juillet 2010

Démonstration de force


Jadis, Alphonse Allais suggérait de déplacer les villes à la campagne. Sans soupçonner que l’air pur de nos contrées puisse être troublé par ce que l’univers concentrationnaire peut produire de pire. En 40 ans, elle a couru, couru la banlieue, gagnant la province, charriant ses malaises et surprenant nos gouvernants qui n’ont pas su prévoir.

Grenoble, entre Vercors et Chartreuse, est devenu le terreau d’un nouveau banditisme de ghetto. Et quand les violences dites urbaines gagnent le Loir-et-Cher, paradigme de la ruralité, c’est que l’échec de la politique de la ville a contaminé tout le territoire. Face aux accusations d’impuissance venues de gauche et inspirées par les scènes du quartier de La Villeneuve ou la révolte des gens du voyage dans la riante vallée du Cher, Nicolas Sarkozy se fait martial. Naguère, il promettait de nettoyer les cités au Kärcher. Aujourd’hui, il déclare la “guerre aux délinquants”.

Dans son nouvel arsenal, le président a débarqué le préfet de l’Isère, nommant un grand flic à sa place. Comme en Seine-Saint-Denis. 3-8 et 9-3 : même stratégie de combat. Le clivage gauche-droite retrouve sa ligne de démarcation : répression contre prévention. Le PS réclame un Grenelle de la sécurité que Brice Hortefeux fustige : “Pas besoin de colloques, mais de la fermeté”. Quid du plan banlieue de Fadela Amara ? Trop tard pour un plan Marshall. A deux ans de la présidentielle, on est sur le pied de guerre.



Antoine CHANDELLIER

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