TOUT EST DIT

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vendredi 21 mai 2010

La zone euro peine à mettre en place son fonds de stabilisation

La première tranche du prêt promis à la Grèce a été débloquée hier, alors que les modalités de fonctionnement du fonds européen de stabilisation financière, destiné à venir en aide à un pays de la zone euro, devront encore être précisées par les ministres des Finances.
Les pays de la zone euro n'ont pas tiré toutes les leçons de la crise grecque. Leurs ministres des Finances ont débloqué hier la première tranche des prêts consentis à la Grèce (voir ci-dessous). Mais, au risque d'entretenir la spéculation, ils n'ont pas réussi à s'entendre sur toutes les modalités de mise en place et de fonctionnement du fonds européen de stabilisation financière de 500 milliards d'euros qu'ils ont décidé de créer pour aider, le cas échéant, un pays de la zone en difficulté.

Une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro se tiendra vendredi à Bruxelles pour tenter de finaliser la création du fonds de stabilisation bénéficiant de 440 milliards d'euros de garanties fournies par les 16 pays de la zone euro, et complété par 60 milliards de prêts européens financés par le budget de l'Union, et par 250 milliards de prêts du FMI.

Dès lundi soir, les grands argentiers de la zone euro se sont entendus sur les statuts du véhicule spécialisé qui gérera ce fonds et sur sa localisation au Luxembourg. L'Allemagne a souhaité pouvoir consulter son Parlement avant chaque activation de ce mécanisme, comme le prévoit sa Constitution.
Irritation de Juncker

Mais l'évocation de cette question et d'autres détails techniques, au cours d'un long débat entre la ministre de l'Economie française, Christine Lagarde et son homologue allemand Wolfgang Schäuble, a irrité certains participants, au premier rang desquels Jean-Claude Juncker. « Nous avons vu se confronter assez longuement nos points de vue sur ces questions de détail », a expliqué le président de l'Eurogroupe. « C'est d'autant plus surprenant, a-t-il ajouté, que le 9 mai, Paris avait annoncé être en accord total avec l'Allemagne sur ce plan de soutien ». De son côté, Didier Reynders, le ministre belge des Finances, s'est élevé contre « les leçons de discipline budgétaire » que Berlin tente d'imposer à ses partenaires. « L'Allemagne, a-t-il rappelé, nous a demandé, il y a quelques années, d'assouplir le pacte de stabilité. Elle nous demande aujourd'hui de le renforcer.»

Les ministres ont finalement admis que les pays de la zone euro enregistrant les déficits les plus importants devront, si nécessaire, prendre des mesures supplémentaires pour respecter leur calendrier d'assainissement, à l'image de ce que viennent de faire la Grèce et plus récemment l'Espagne et le Portugal. Mais qu'en même temps, ceux disposant de marge de manoeuvre suffisantes pourront différer ces mesures, pour ne pas plomber leur croissance et leur demande intérieure.

Hier, lors d'un entretien accordé au quotidien « Le Monde », la chancelière Angela Merkel, a toutefois insisté sur le fait que « même ceux [les Etats, NDLR] qui ne sont pas dans la ligne de mire des marchés comme l'Allemagne, et, le président Sarkozy l'a dit, la France devront eux aussi faire leur part du chemin ». Les ministres des Finances des 27, quant à eux, ont cependant refusé d'identifier, dès à présent, les deux groupes de pays concernés, ce débat devant avoir lieu lors de leur prochaine réunion, les 7 et 8 juin à Luxembourg, sur la base d'un rapport de la Commission européenne.


JACQUES DOCQUIERT, Les Echos

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