Après l'échec de la stratégie de Lisbonne, la Commission européenne veut rebondir, en proposant
à l'Europe cinq objectifs de modernisation.
Si la stratégie de Lisbonne mise sur les rails en 2000 avait été un succès, l’Europe serait devenue cette année « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ». On en est loin. La crise a encore accéléré le rattrapage par les pays émergents, dégradé le taux d’emploi et rendu plus menaçant le spectre d’une défaillance des régimes sociaux. En dix ans, les indicateurs de pauvreté se sont dégradés et l’effort de recherche a stagné. La stratégie de Lisbonne passera à la postérité comme une pétition de principe au service de laquelle bien peu a été entrepris depuis son lancement. Mercredi, José Manuel Barroso a eu ce mot stupéfiant : « dès le début, je n’ai jamais caché que je n’y croyais pas. »
Il n’en a pas moins présenté sa remplaçante : baptisée Europe 2020, elle propose aux gouvernements des Vingt-Sept d’inscrire leur politique économique dans un cadre commun. À la place des innombrables indicateurs de la stratégie de Lisbonne, la Commission propose de se focaliser sur cinq objectifs : l’augmentation du taux d’emploi des 20 à 64 ans de 69 % actuellement à 75 %, une hausse colossale de l’investissement en recherche, de moins de 2 % à 3 % du PIB, la « décarbonation » de la consommation et de la production énergétiques, la réduction du taux d’abandon scolaire à moins de 10 % assortie de l’augmentation du taux d’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur à plus de 40 % (contre 31 % actuellement), et enfin une réduction de 20 millions du nombre de personnes menacées de pauvreté (80 millions actuellement).
Optimisme
Cette fois-ci, José Manuel Barroso y croît-il ? En tout cas, il l’assure. La crise a réveillé, selon lui, la volonté des dirigeants nationaux d’avoir une vraie gouvernance économique européenne. La chancelière allemande a toutefois d’ores et déjà mis en doute la faisabilité des objectifs proposés par la Commission.
Autre raison de se montrer plus optimiste, assure le président Barroso : le traité de Lisbonne lui donne de nouveaux instruments de pression et notamment le pouvoir d’« adresser un avertissement » à une capitale qui dévierait de ses engagements. « Je pense que nos objectifs sont réalistes », a-t-il déclaré, « tout dépend maintenant des États membres ».
par Florence Autret, à Bruxelles
vendredi 5 mars 2010
UNION EUROPEENNE- Barroso esquisse des objectifs économiques communs aux Vingt-Sept
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