Les dirigeants du Front national en sont convaincus : le second tour des élections régionales marque un tournant pour leur parti. Dans chacune des douze régions où le FN était encore présent et où il disputait une triangulaire, dimanche 21 mars, il progresse par rapport au premier tour.
"On laisse derrière nous le trou d'air de 2007", se félicitait dimanche soir Marine Le Pen. Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, qui avait réalisé le meilleur score de son parti, au soir du premier tour, en recueillant 20,30% des voix en Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'a porté à 22,87 % au soir du second. Sa fille obtient 22,20% des voix dans le Nord-Pas-de-Calais, soit près de quatre points de plus qu'au premier tour.
La Lorraine, la Haute-Normandie et la Picardie connaissent des progressions du même ordre. Mais c'est en Languedoc-Roussillon que le gain est le plus important. La liste conduite par France Jamet passe, en effet, de 12,67 % à 19,38 %. "Ici, on a retrouvé l'électorat et les scores du Front de 2002", commente Louis Aliot, secrétaire général du FN.
Là où, au premier tour, seule Marine Le Pen était parvenue à faire mieux qu'en 2004, cinq candidats – dont Mme Le Pen – y parviennent au second. En effet, dans plusieurs de ces régions, le FN a, semble-t-il, profité plus que ses concurrents du regain de participation électorale. La formation d'extrême droite y a capté une part substantielle du retour aux urnes des abstentionnistes du premier tour. En Picardie, alors que le nombre de suffrages exprimés progresse de 69 000 entre les deux tours, le candidat du FN gagne ainsi près de 33 400 voix. Dans le Nord-Pas-de-Calais, la vice-présidente du FN recueille 76 300 voix de plus au second tour, quand le total des voix a augmenté de 128 380.
Mme Le Pen veut en déduire que "le vote utile ne marche plus. Cela nous permet d'attirer des électeurs qui ne se reconnaissent plus dans ce faux choix entre l'UMP et le PS". La vice-présidente du FN y voit une petite revanche sur ses détracteurs à l'intérieur de son parti. "On s'installe durablement dans douze régions. C'est la validation de ma stratégie, qui a été mise en cause notamment après la présidentielle et les législatives de 2007", a-t-elle fait valoir dimanche, façon de signifier que ces scores la plaçaient en position de force.
Dès l'annonce des premiers résultats, Mme Le Pen a d'ailleurs évoqué d'elle-même la présidentielle de 2012 dans ses interventions publiques. "2012 se construit dès à présent", a-t-elle déclaré. Y projetant son parti, tout en faisant mine de ne pas s'y projeter elle-même.
Avant d'assurer sur le mode de la confidence : "On peut mieux faire qu'en 2002." Un positionnement de présidentiable jugé naturel par Louis Aliot. "Comme Marine Le Pen est candidate à la succession de son père, elle est candidate à la candidature à la présidentielle. Elle a dit que celui qui succédera à son père sera naturellement le candidat du FN à la présidentielle", indique-t-il.
D'ici à 2012, les seules échéances électorales sont les cantonales. Un scrutin généralement peu prisé du FN, mais que la fille de Jean-Marie Le Pen entend utiliser pour retravailler l'implantation locale du parti d'extrême droite. "A partir du moment où vous réorientez le Front comme le veut Marine Le Pen, vers une implantation locale, ces cantonales sont la priorité après les municipales. Elles auront valeur de test" explique M. Aliot.
Reste pour Mme Le Pen à être désignée par les adhérents comme nouvelle présidente du FN lors du prochain congrès, qui doit se tenir soit en novembre 2010, soit en mars 2011. Le président du FN souhaiterait que les questions financières et la vente de l'ancien siège du FN soient réglées avant de passer la main.
Abel Mestre et Caroline Monnot
HIER SOIR SUR FRANCE 2 LES IMAGES DU JOURNALISTE DÉPÊCHÉ RUE DE SOLFÉRINO EN TÉMOIGNENT.
IMPOSSIBLE D'ENTENDRE SES COMMENTAIRES, IL Y AVAIT DES ARABES ET DES NOIRS QUI HURLAIENT À L'ANTENNE...L'ESPOIR DES SOCIALISTES.
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