Je constate un mouvement de droitisation, non seulement à Rome ou à Londres, mais qu'on observe à l'échelle de l'Europe. Cela traduit un glissement à droite spectaculaire de l'électorat européen.
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Depuis 2007, on a eu dix élections générales : France, Estonie, Finlande, Pologne, Belgique, Danemark, Grèce, Irlande, Espagne, Italie. Partout où la droite était au pouvoir, elle y reste. En Italie, elle prend le pouvoir. Le seul contre-exemple, c'est l'Espagne, où la gauche reste au pouvoir.
Dans certains pays où il y avait une gauche importante, comme la Finlande, la Belgique ou, même, la Grèce, les partis sociaux-démocrates ou socialistes enregistrent des défaites particulièrement importantes.
C'est ce climat que l'on retrouve dans l'élection romaine ou dans l'élection londonienne. Cela confirme ce qu'on observe depuis 1996 en Europe, avec une tendance à la généralisation et à la radicalisation. Non seulement la droite se succède à elle-même, mais elle y parvient en proposant une offre politique plus dure.
Qu'est-ce qui alimente cette tendance?
Quels que soient les mouvements de conjoncture, la droite semble davantage en bénéficier.
Lorsque la conjoncture économique est plutôt bonne, il y a une demande de libéralisation, de dérégulation, à laquelle la gauche n'apparaît pas capable, sauf exception, de répondre de manière convaincante.
La gauche qui s'en sort est une gauche qualifiée de "social-libérale", qui arrive à tenir la droite à distance sur des thèmes dits de société.
On pourrait penser que le contexte de crise économique, dans lequel me semble-t-il on est entrés, serait plus favorable à la gauche, dans la mesure où il va générer une demande de redistribution, mais la droite en profite encore. Elle a su se métamorphoser en mettant davantage l'accent sur une offre de protection identitaire et sécuritaire et, bien sûr, sur la question de l'immigration.
Une des données déterminantes est le vieillissement démographique des sociétés européennes, qui expriment davantage de peurs et d'anxiétés.
Pensez-vous que l'on assiste à l'émergence de nouvelles figures de la droite européenne ?
Gianni Alemanno, à Rome, est typiquement une figure de la droite européenne montante. Cela fait déjà un moment que l'on voit pousser ce type de profil. Il s'inscrit dans une droite classique, rompt avec la référence à une idéologie d'extrême droite, et peut entrer dans un cadre de coalition tout en y important de manière radicale des thèmes comme la sécurité et l'immigration.
Ces figures politiques vont utiliser beaucoup plus efficacement, parce que sans prévention, des thèmes qui font la différence avec la gauche social-démocrate.
mercredi 28 mai 2008
LECON ?
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