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lundi 1 septembre 2014

Rythmes scolaires : Vallaud-Belkacem prévoit "des sanctions"

La ministre de l'Éducation nationale met en garde les maires qui voudraient enfreindre la loi, affirmant qu'ils "ne peuvent pas s'opposer" à l'État.




La réforme contestée des rythmes scolaires s'appliquera à toutes les écoles et les maires récalcitrants s'exposent à des "sanctions", a assuré lundi Najat Vallaud-Belkacem à la veille de la rentrée scolaire pour 12 millions d'élèves. En ce lundi de rentrée des professeurs, les nouveaux rythmes dans le primaire, qui s'appliqueront désormais aux 24 000 communes possédant une école, avec le rétablissement d'une cinquième matinée travaillée, ont dominé la traditionnelle conférence de presse de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, nommée la semaine passée. Comme toute réforme, elle engendre des "frottements ici ou là", mais "dans l'immense majorité des communes concernées (...) les choses devraient bien se passer", a estimé Najat Vallaud-Belkacem.


Selon la directrice générale de l'enseignement scolaire Florence Robine, "une vingtaine de communes" ont prévenu qu'elles boycotteraient la réforme. Dans l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République (DLR) et député-maire de Yerres, a d'ores et déjà promis que "des centaines de communes" cadenasseraient leurs écoles mercredi pour protester contre une "réforme catastrophique". L'école "n'est pas une option, elle est obligatoire", a rappelé la ministre. Et "quand on se met en infraction à la loi, il y a des sanctions qui tombent". Le cas échéant, les préfets se substitueront aux élus pour ouvrir les écoles, a-t-elle mis en garde. "Est-ce que vous imaginez des enfants qui, du fait de la résistance ou de la mauvaise volonté de certains élus locaux, rateraient les premières heures de leur apprentissage de la lecture, de l'écriture ou du calcul ? Où est-on ?" Mais, selon un sondage CSA pour RTL publié lundi, 60 % des personnes interrogées désapprouvent cette réforme, alors qu'il y a un an 53 % des sondés estimaient au contraire qu'il s'agissait d'une bonne chose.

Les enseignants "sont désabusés"


Pour les activités périscolaires, dévolues aux communes, mais dont de nombreux élus dénoncent les difficultés d'organisation et le coût, "nous espérons que les maires prendront leurs responsabilités" pour "donner chair à la réforme", a ajouté la ministre. À Marseille, la mise en oeuvre s'annonce difficile. Le premier magistrat UMP Jean-Claude Gaudin a appelé à ne pas renvoyer "la responsabilité sur les maires de France". Pour Najat Vallaud-Belkacem, la rentrée se passera toutefois "pour le mieux", car elle "réunit les conditions" avec davantage de professeurs, des enseignants de nouveau formés, le lancement de la réforme de l'éducation prioritaire, le développement du numérique... Les rythmes "ne sont pas l'alpha et l'omega de cette rentrée", a-t-elle insisté. Mardi, François Hollande se rendra ainsi avec la nouvelle ministre dans un collège de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), berceau des émeutes dans les banlieues en 2005.
Un jour avant les 12 millions d'élèves (dont 6 millions dans les écoles publiques), ce sont plus de 800 000 enseignants qui ont retrouvé leur classe lundi. C'est "une rentrée étrange", selon Frédérique Rolet du Snes-FSU (secondaire). "On a ouvert toute une série de boîtes, mais on ne sait pas bien quel contenu on va leur donner." Certaines réformes ont abouti, comme la refonte de l'éducation prioritaire qui démarre cette semaine, en donnant des moyens supplémentaires aux établissements pour réduire l'échec scolaire dans les milieux défavorisés. Des créations de postes sont programmées cette année encore, conformément à la promesse d'en créer 60 000 sur le quinquennat. Pour autant, ces créations ne suffiront pas à absorber la forte démographie des élèves et les classes seront encore surchargées. Les nouveaux profs, les premiers issus des écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé), commencent à enseigner à mi-temps, tout en finissant leur master. Les Espé ont été créées en 2013 pour rétablir la formation initiale des enseignants supprimée sous la droite.
D'autres chantiers n'ont pas commencé ou sont bloqués : la réforme du collège, la refonte des programmes repoussée d'un an, l'évaluation des élèves, la formation continue. Les enseignants "sont désabusés", a déploré Christian Chevalier, du deuxième syndicat d'enseignants SE-Unsa, et "les changements de cap, de ministre, les sauts de puce n'y sont pas étrangers".



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