mercredi 10 septembre 2014
Eric Zemmour : «La plume acérée de Maxime Tandonnet découpe la vanité du pouvoir»
La lumière brûle. Maxime Tandonnet, désormais, le sait. Au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il est sorti du bienfaisant anonymat qui le protégeait ; et s'avoue heureux d'y être retourné. Ce haut fonctionnaire, fin et subtil, était chargé à l'Élysée des questions d'immigration et de sécurité. Notes administratives, éléments de langage, discours, réunions, voyages officiels étaient son lot quotidien. Discrétion et efficacité, ses règles de conduite. Et puis, soudain, pour un texte qu'il n'a pas rédigé seul (le fameux discours de Grenoble de Sarkozy en 2010) et dont il avait même contesté véhémentement les aspects les plus polémiques (déchéance de nationalité des assassins de policiers) il se retrouve au cœur d'une polémique d'une rare violence, traité de fasciste et de raciste sur les réseaux sociaux, tandis que la presse de gauche mettait sa tête au bout d'une pique médiatique. Tandonnet s'explique, se défend, se justifie. Avec précision et conviction. Parfois trop. Si ce plaidoyer personnel donne un côté romanesque au récit, ce n'est pas le meilleur passage du livre. On sent notre énarque blessé, presque craintif, s'apitoyant sur lui-même ; son récit y perd un peu de ce qui faisait jusqu'alors son charme corrosif: ce scalpel acéré qui découpait en petites lamelles fines les hommes et les choses, la comédie politique et la vanité du pouvoir.
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