TOUT EST DIT

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mardi 19 août 2014

L’hommage solennel à l’Armée d’Afrique

L’hommage solennel à l’Armée d’Afrique

?« C’est nous les Africains

Qui revenons de loin
Venons des colonies
Pour sauver le pays… »

En ce 15 août 2014, c’est assurément ce chant que nous aimons, le chant des Africains repris en chœur par des dizaines de combattants, survivants du débarquement de Provence, qui restera le plus beau souvenir de ce 70e anniversaire où fut rendu un hommage solennel à l’Armée d’Afrique.
« C’est grâce à vous que la France est redevenue souveraine », a ainsi souligné François Hollande, en saluant ces « héros de Provence » et en rappelant que « la moitié des soldats engagés en ce 15 août 1944 portaient l’uniforme de l’armée du général De Lattre ».
« Il y avait surtout les soldats de l’Armée d’Afrique », a redit le président français en rendant hommage à cette Armée d’Afrique, composée notamment de combattants algériens (les plus nombreux), de goumiers marocains et de tirailleurs sénégalais qui, après avoir libéré Toulon et Marseille, réussit à gagner les Vosges en quatre semaines.
« Au Mali, j’honorais la dette historique de la France »
En présence des représentants de vingt-huit pays, dont dix-neuf chefs d’Etat ou de gouvernement des pays africains dont les soldats furent engagés dans la première armée française, le président de la République a glorifié cette page de notre histoire commune. En trouvant – une fois n’est pas coutume – les mots justes. « A la jeunesse d’Afrique, je veux dire que nous n’avons pas oublié le sacrifice des anciens, que la France sait ce qu’elle leur doit. » Avant d’enchaîner : « A ceux issus de l’immigration, je veux dire qu’ils sont les héritiers de cette page de l’histoire de leur pays et qu’ils peuvent en être légitimement fiers. »
Nous avons, ici même, beaucoup trop d’occasions légitimes pour critiquer François Hollande et dénoncer la politique funeste et antinationale qu’il mène depuis deux ans et ses réformes scandaleuses comme le « mariage homo », pour ne pas apprécier pour une fois à leur juste valeur les propos qu’il tient quand il se conduit – c’est si rare – en véritable chef de l’Etat, fier de son pays et de son histoire. Devant un public, certes conquis, de militaires dont l’immense majorité gardent en leur cœur l’âme de la France et l’honneur de servir. Un beau discours où on aura reconnu « la patte » de son chef d’état-major particulier et grand spécialiste de l’Afrique, le général Benoît Puga.
« Nous nous souvenons que c’est en Afrique que la France libre a trouvé ses premières forces. C’est en Afrique qu’ont été menées les premières attaques contre les forces de l’Axe. C’est en Afrique que les Alliés ont remporté leurs premiers succès ouvrant la voie à la victoire finale. »
Ce 70e anniversaire du débarquement de Provence fut donc l’occasion extraordinaire de redire à tous la « gratitude de la France » pour sa liberté recouvrée. Et François Hollande de justifier une nouvelle fois haut et fort, au nom de l’histoire, les récentes interventions militaires françaises en Afrique… pourtant si décriées parfois dans son propre camp.
« Lorsque j’ai pris la décision de lancer l’opération Serval au Mali, j’honorais la dette historique de la France », a-t-il ainsi rappelé, car « cette dette n’est pas seulement morale ou financière. Cette dette est politique et elle nous oblige, nous la France, à une solidarité face aux menaces d’aujourd’hui, à toutes les menaces », à commencer bien sûr par le terrorisme des « djihadistes » qui sévit toujours dans les pays du Sahel et menace de s’étendre à toute l’Afrique si nous baissons la garde.
Seule concession du président au « politiquement correct » : quand il affirme qu’ « au Moyen-Orient, ce sont les mêmes valeurs qui sont bafouées par un groupe sanguinaire qui se réclame faussement de l’islam pour piller, voler, violer, détruire, persécuter, anéantir ». Non, Monsieur le Président, les chrétiens d’Irak, les Yazidis et toutes les minorités « qui se trouvent pourchassés par un obscurantisme barbare », comme vous dîtes, sont bel et bien persécutés par des « fous d’Allah » de l’Etat islamique voulant imposer son califat sur toute la région… au nom de l’islam.

YVES BRUNAUD

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