mardi 26 août 2014
Gouvernement Hollande 3 : rupture avec la gauche de la gauche ?
Le remaniement ministériel du gouvernement Hollande va-t-il déboucher sur l’émergence d’une gauche plus réformiste ?
Sale temps pour l’emploi : un certain nombre de ministres vont se retrouver au chômage ! (Même si, n’en doutons pas, leur reconversion est assurée).
Plus sérieusement, une décision de remaniement du gouvernement vient de tomber, en provenance de François Hollande, et de Manuel Valls à coup sûr. Il s’agit de la décision la plus cohérente à prendre à la suite des déclarations tonitruantes d’Arnaud Montebourg contre la politique du gouvernement dont il fait pourtant partie.
Au point que cela nous fait penser que le futur ex-ministre n’a fait qu’anticiper l’annonce d’un remaniement que ces déclarations n’auraient fait que précipiter. Remaniement dont feraient les frais Benoit Hamon ministre de l’éducation, la ministre de la Justice Christiane Taubira, et celle de la Culture Aurélie Filippetti.
Rupture avec l’archaïsme ?
Une décision qui, si elle se confirmait, établirait la rupture de la politique du gouvernement avec la gauche de la gauche, le courant le plus idéologue, d’inspiration marxiste, les plus absolutistes, ceux pour qui « justice sociale » rime avec contrôle des prix, re-nationalisation des quelques entreprises publiques (très) partiellement privatisées, renforcement de la législation sociale au détriment des accords contractuels… En bref, la « Nouvelle Politique Économique » qu’avait préconisé quelques temps avant sa mort un certain Vladimir Ilitch Oulianov, dit… Lénine, qui déclarait « Nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme ».
C’est peut-être ce que Montebourg a en tête en précipitant son suicide gouvernemental. Sans-doute a-t-il en vue la recomposition d’une opposition déclarée lors du prochain congrès du parti socialiste à la mi-octobre, opposition d’autant plus virulente que les résultats annoncés de la politique du président Hollande ne sont pas au rendez-vous.
L’émergence d’une gauche réformiste ?
Peut-être l’occasion, en tous cas, une opportunité unique, de s’affranchir des idéologies utopistes ? Et si le prochain gouvernement pouvait, pour une fois, prendre l’exemple sur ceux qui ont fait les réformes afin de permettre à leur pays de sortir de l’ornière ?
Faut-il rappeler que si l’Allemagne est là où elle en est à ce jour, c’est grâce aux réformes dites « Hartz », engagées entre 2003 et 2005, sous le mandat du chancelier Gehrard Schröder… un socialiste. Doit-on se souvenir que les réformes libérales engagées par Margaret Thatcher, qui n’était certes pas socialiste, n’ont pas été remises en cause pour autant par Tony Blair, qui lui l’était bel et bien. N’est-ce pas le premier ministre socialiste espagnol José Luis Zapatero qui avait mis la suppression de l’ISF au programme de son élection, lequel, une fois supprimé, fait de la France le dernier pays où il est encore appliqué ? Dans ces temps troublés, on se prend ainsi à rêver d’un retour de nos élus à un réalisme économique, une forme de pragmatisme débarrassé de leurs utopies !
Mais voilà, ce n’est sans doute qu’un rêve
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