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jeudi 29 mai 2014

Le rapport définitif confirme l’incurabilité : et alors ?

Le rapport définitif confirme l’incurabilité : et alors ?


Selon une source proche du dossier, le rapport définitif remis par les trois experts médicaux chargés par le Conseil d’Etat de se prononcer sur le cas de Vincent Lambert confirmerait les conclusions contenues dans leur pré-rapport, dévoilées à la presse au début du mois de mai (Présent du 8 mai). Une annonce qui semble rassurer le Dr Kariger et autres partisans de l’euthanasie, qui font mine aujourd’hui d’ignorer le ferme rappel à l’ordre effectué mi-mai par l’Académie de médecine.

« L’enquête » sélective du Dr Kariger
Dans leur rapport définitif, les experts confirmeraient notamment la « dégradation » de l’état de conscience de ce jeune tétraplégique victime d’un accident de la route en 2008, ainsi que le caractère irréversible et incurable de ses lésions cérébrales. Selon eux, si « l’existence de réactions aux soins (…) ne fait pas de doute », l’interprétation des réactions comportementales du jeune patient comme « l’expression d’une intention ou d’un souhait à l’égard de l’arrêt ou de la prolongation du traitement ne paraît pas possible ». Aussi, ils estiment que « dans une telle situation et en l’absence de directives anticipées et de personne de confiance, le degré de l’atteinte de la conscience » de Vincent Lambert « ne saurait constituer le seul élément déterminant dans la réflexion du Conseil d’Etat concernant son maintien ou non en vie ».
Une dernière observation qui a fait dire au Dr Kariger, du CHU de Reims, farouche partisan de l’arrêt des soins, qu’en « l’absence de directives anticipées et de personnes de confiance, c’est au médecin à chercher, à enquêter parmi les proches et dans le passé du patient ». Or, il semble que, lors de son « enquête », le Dr Kariger ait été davantage à l’écoute de l’épouse et du neveu de Vincent, tous deux partisans de l’arrêt des soins, que de ses pauvres parents opposés à son euthanasie passive et qui rappelaient très justement que l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent ne constituent pas un cas d’« obstination déraisonnable ».

Un médecin n’a pas vocation à tuer
Un rappel qu’a également effectué l’Académie nationale de médecine dans le rapport qu’elle a rendu mi-mai, en insistant à plusieurs reprises sur « l’exigence d’une concertation vraiment collégiale » dès lors que se poserait la question de l’obstination déraisonnable à poursuivre un traitement. Une allusion franche au Dr Kariger qui, lorsque qu’il avait arrêté d’alimenter et d’hydrater artificiellement son patient, n’avait pas informé les parents de Vincent Lambert, qui l’avaient appris « par hasard » 17 jours plus tard !
Ce rapport de l’ANM, saisie par le Conseil d’Etat le 18 février dernier pour apporter des éclairages au cas Lambert, sonnait d’ailleurs comme un ferme rappel à l’ordre des médecins. L’Académie y rappelait notamment que « l’arrêt de vie, en réponse à une demande volontaire à mourir alors que la vie en elle-même n’est ni irrémédiablement parvenue à son terme, ni immédiatement menacée, ne peut être assimilé à un acte médical » et qu’« il n’est pas dans la mission du médecin de provoquer délibérément la mort ».
Tout aussi fermement, il réaffirmait que « le droit de la personne à l’alimentation et aux mesures appropriées à la qualité de vie », comme la kinésithérapie, l’hygiène et la prévention des escarres, ne peut être « subordonné à sa capacité relationnelle ». En d’autres termes, peu importe le degré de conscience ou de communication, un médecin « a mission de soigner ». Or Vincent Lambert, depuis fin 2012, ne bénéficie plus de kiné ni d’orthophonie !
Enfin, rappelant la circulaire ministérielle de 2002 instituant tout un réseau national de structures d’accueil spécifiquement dédiées aux patients comme Vincent Lambert, l’ANM soulignait que s’interroger aujourd’hui sur le bien fondé du maintien en vie de ces mêmes patients est pour le moins paradoxal. L’existence de ces unités de soin adaptées suffisant en effet à démontrer que « ces personnes, jeunes pour la majorité d’entre elles, désormais en état végétatif chronique ou état de conscience minimal n’ont pas, a priori, vocation à se voir privées de soins ».

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