TOUT EST DIT

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vendredi 23 mai 2014

A l'approche des européennes, Nicolas Sarkozy laboure son sillon


Nicolas Sarkozy a fait intrusion dans la campagne électorale européenne avec une tribune qui mêle le programme de l'UMP, des idées déjà exprimées par l'ancien président français et une vision de l'Europe à deux vitesses partagée par son successeur.
Dans le long texte publié jeudi par l'hebdomadaire Le Point, l'ex-chef de l'Etat pose trois grands principes -réforme de la libre-circulation des personnes pour lutter contre l'immigration illégale, concentration sur une zone euro emmenée par le couple franco-allemand et réduction des compétences de la Commission- sans qu'apparaisse une position nouvelle.
Nicolas Sarkozy avait déjà prôné une réduction de l'UE au marché unique fin février, lors d'un discours à Berlin aux côtés de la chancelière Angela Merkel.
Dans la capitale allemande, il avait usé des mêmes ressorts historiques pour plaider en faveur du "trésor" européen, terme qui conclut son texte dans Le Point, comme garantie de la paix.
Il y avait surtout insisté sur les contours d'une Europe qui peine, selon lui, à fonctionner avec 28 pays membres, dont les décisions sont souvent illisibles et inefficaces et qui devrait concentrer sur quelques grandes politiques.
Le discours de l'ancien président ne varie pas d'un iota.
Il dit souhaiter "plus d'intégration pour les Dix-Huit qui partagent leur souveraineté monétaire" afin de faire converger leurs politiques économiques et fiscales, et plaide pour que la France et l'Allemagne montrent l'exemple.

"PARFAITEMENT CONFORME"
Cette vision d'une Europe à deux vitesses, où les "devoirs et les responsabilités" ne sont pas les mêmes entre grands et petits Etats, souligne-t-il, ne lui est en rien exclusive.
François Hollande l'avait formulée ainsi en juin dernier, à Bruxelles: "Il y aura une révision des traités une fois qu'on aura clarifié et qu'on aura choisi un mode de construction européenne, qui ne pourra pas seulement être une construction à 28."
Dans celle-ci, l'ancien président invite en outre l'UE à se concentrer sur quelques grandes politiques -industrie, énergie, agriculture, concurrence, notamment- comme il l'avait fait à Berlin, réclame une suppression de directives et une réduction drastique des compétences de la Commission.
"Au moins la moitié", dit-il dans Le Point, quand il avait évoqué "des pans entiers" en Allemagne, 24 heures après qu'Angela Merkel avait suggéré lors d'un déplacement à Londres l'abandon de certaines réglementations.
Comme sur l'immigration, troisième grand point de la tribune, dans laquelle il défend une réforme des accords de Schengen avec pour préalable une harmonisation des politiques migratoires, Nicolas Sarkozy colle ainsi aux positions de l'UMP et rappelle la position qu'il avait déjà prise en 2012.
C'est ce qu'ont salué les dirigeants du premier parti d'opposition jeudi matin. "Nous devons faire une Europe à géométrie variable", a dit Jean-François Copé sur RTL tandis que François Fillon, sur i>TELE, a jugé le texte "parfaitement conforme aux orientations qui sont celles de l'UMP".
L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait aussi rappelé mercredi soir que cette tribune était "importante" mais "pas l'événement central de la campagne", d'autant que jamais l'ex-président n'y appelle à voter UMP.
Ce que Xavier Bertrand, qui fut son ministre et ne cache pas ses ambitions pour la prochaine présidentielle, a déploré sur son compte Twitter: "Beaucoup d'électeurs de droite auraient aimé qu'il s'engage pour l'UMP", écrit-il.
Si Nicolas Sarkozy le fait en reprenant le volet immigration du programme de son parti, le consensus sur l'avenir de la construction européenne est réel entre les formations de gouvernement et l'ancien président s'inscrit dans une continuité.

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