lundi 31 mars 2014
François Hollande s’est piégé lui-même
François Hollande s’est piégé lui-même
Quelle gifle ! Et surtout, quel piège ! En moins de deux années de pouvoir, François Hollande aura accompli le double exploit de faire sèchement perdre son camp, et de se retrouver dans une situation politique inextricable. Avec la perte de bastions historiques comme Nevers ou Limoges, et de villes-symboles comme Quimper ou Reims, ce deuxième tour des municipales promet de rester comme un jour sombre dans l’histoire de la gauche, de ces dates qui, au même titre que le 21 avril 2002, peuplent de cauchemars l’imaginaire du socialisme et nourrissent sa mauvaise conscience. C’est François Hollande le responsable de cet incroyable revers. Responsable, et coupable d’avoir conduit sa majorité et les Français dans cette impasse.
Mais, le plus difficile est encore devant lui et le piège qu’il s’est tendu à lui-même est en train de se refermer. On le sait, le chef de l’Etat n’a pas la possibilité de mener aujourd’hui une autre politique que d’austérité : c’est le fruit de deux années de choix à contre-cycle et de zigzags multiples qui ont fini par mettre la France dans un corner et Bruxelles au bord de la crise de nerfs. Faute d’avoir clairement assumé ses choix, et encore moins les avoir expliqués, le président de la République se retrouve donc désavoué par sa gauche et rejeté par la droite.
Le voilà donc contraint de changer sinon sa politique, au moins ceux qui l’incarnent. Et c’est là le paradoxe : plus la défaite est lourde, plus le remplacement de Jean-Marc Ayrault s’impose. Mais qu’il s’agisse de Manuel Valls ou de Laurent Fabius, les deux candidats les plus sérieux à Matignon représentent autant l’un que l’autre « la droite de la gauche », cette ligne que son propre camp semble rejeter. Désavoué par les Français, François Hollande se retrouve maintenant face à sa majorité. Le dialogue risque d’être tendu.
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