mardi 10 décembre 2013
Un peu de hauteur, SVP !
Un peu de hauteur, SVP !
Que ce soit à bord d'un ou deux avions, on ne saurait trop recommander à François Hollande et Nicolas Sarkozy de prendre de la hauteur. Les conditions du voyage aérien du chef de l'État et de son prédécesseur, pour les cérémonies officielles d'adieu à Nelson Mandela aujourd'hui à Johannesbourg, ont alimenté un babillage médiatique assez peu en rapport avec la grandeur planétaire de l'événement. Le débat a même volé plutôt bas, nous renvoyant aux petitesses politiciennes dont, décidément, nous parvenons difficilement à nous affranchir. Sans exonérer la presse d'une coupable propension à préférer l'insignifiant à l'essentiel, il convient d'admettre que l'on a du mal à comprendre à quel jeu ont joué François Hollande et Nicolas Sarkozy.
On en vient à se demander si chacun n'a pas fait semblant de se conformer aux convenances républicaines tout en dissimulant un calcul politique. L'invitation de François Hollande à Nicolas Sarkozy avait d'abord suscité des commentaires approbateurs sur cette « union sacrée » au sommet de l'État, jusqu'à ce que l'on annonce que les deux hommes feraient Falcon à part. Bizarre !
Et puis l'on a appris que Nicolas Sarkozy avait préalablement reçu une invitation directe de Pretoria et qu'il aurait son propre aréopage dans un deuxième Falcon de la flotte présidentielle qui lui éviterait la promiscuité socialiste. La communication laconique de l'Élysée, justifiant le recours à deux appareils par des « raisons pratiques, techniques et économiques », ne permet pas d'élucider les dessous de ces deux voyages en classe pas si économique.
Ce qui est sûr, c'est que l'inimitié que voulaient dissimuler les bonnes manières de François Hollande a ressurgi de plus belle dans les médias. Le « coup de com'» a capoté. Foin d'hypocrisie : entre l'actuel président et son prédécesseur, il y a trop d'hostilité pour qu'ils puissent « covoler » en juste compagnie. À Johannesbourg, ils seront de ceux qui célébreront le message de réconciliation et de pardon de Nelson Mandela une main sur le c'ur et l'autre prête à dégainer, dès leur retour au bercail.
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