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jeudi 12 septembre 2013

Du "Hollande bashing" …et de ses raisons (les miennes)

Du "Hollande bashing" …et de ses raisons (les miennes)


Il m’est parfois fait reproche (notamment sur Twitter) d’une trop virulente acrimonie envers l’actuel président de la République. Je me livre en effet volontiers à ce qu’on est convenu d’appeler, dans le parler globish en vigueur, au “Hollande bashing”, que je pratique, c’est vrai, sans modération.
Sans modération, et sans suffisamment argumenter les raisons d’une détestation qui est allée croissante depuis les premiers renoncements, reculs et trahisons de toute nature qui ont marqué et continuent d’émailler les bientôt quinze premiers mois de ce quinquennat calamiteux.
D’où cette tentative d’éclaircissement d’une position jugée excessive à la Cour (ce dont je n’ai cure), mais aussi par quelques braves gens, miens lecteurs, pour qui j’ai respect et considération.
Disons tout de suite que je n’ai pas l’ombre d’un différent personnel avec le citoyen François Hollande, que je connais un peu [1], que j’ai longtemps trouvé plutôt sympathique, et pour qui j’ai voté au second tour de la présidentielle.
Il fut élu, sans trop de marge, mais remplissant ainsi le contrat implicite que bien des citoyens comme moi lui assignaient : sortir le sortant, de triste mémoire. Dont acte.
Pour le reste, j’étais de ceux qui ne nourrissaient aucune illusion : ceux que, depuis de longs mois, et bien avant Mélenchon, je n’appelais déjà plus que « solfériniens », avaient déjà largement démontré qu’ils n’avaient plus grand chose de « socialistes » , si toutefois les mots ont un sens. Et Hollande était leur chef, leur tête d’affiche — certes souvent brocardé et contesté à l’intérieur même d’un parti qui n’est plus, depuis longtemps, qu’une « fédération de bourgs pourris » [2] : qu’on se souvienne de “Flanby”, de “Fraise des bois”, de “Monsieur petites blagues”, et autres amabilités de camarades et néanmoins rivaux.
Mais la politique étant ce qu’elle est (et l’état de la démocratie ce que nous savons), la seule chose qui compte pour ceux qui en font profession est de parvenir à s’installer au pouvoir et d’y rester le plus longtemps possible ; et bénit soit celui, aussi détesté soit-il, qui aura su mener le troupeau aux gras pâturages des champs élyséens.
Il a su.
Telle est sa puissance et sa gloire. Et si nul ne peut contester la validité de sa victoire (celle d’une pratique électorale largement dépourvue de sens, si !), il est permis de juger qu’elle débouche sur une pratique du pouvoir au moins aussi détestable que celle de son prédécesseur.


Dès les premières semaines, on comprit que quelque chose ne tournait pas rond.
Le nouveau Président nous la jouait bonhomme : « Je suis un Français comme vous, faut pas croire. Je vais le matin au bureau et rentre chez moi le soir, et c’est pas parce que le bureau s’appelle Elysée que je vais me la péter ! Quand j’aurai à faire au-dehors, finis ces déplacements dispendieux — avion, hélico, rues bloquées, cortège de motards, tout ça : l’apparat du pouvoir, qui ne sied point en ces temps difficiles. Comme tout le monde, nous prendrons le train ; et sans oublier de composter, hein ! »
Sympathiques mômeries qui durèrent le temps d’un froncement de sourcils des services de sécurité et qu’on s’avise que faire simple était tous comptes faits plus compliqué qu’on avait cru et au moins aussi cher. On revint en douceur à la norme, premier renoncement symbolique qui en annonçait d’autres : rien de bien grave au demeurant.
Plus ennuyeuse fut l’affaire du "tweet" de la concubine, que bien des Français, au vu de ses comportements publics, avaient jugée d’emblée prétentieuse et envahissante ; et qui se révélait en outre, par ce message électronique de soutien au rival de sa … rivale (oui, la situation était un peu compliquée), à la fois mesquine, jalouse et d’une maladresse insigne.
Le Président était furieux, sa famille en pétard et toute la France esbaudie de voir s’étaler ainsi des querelles intestines qui auraient dû rester privées.
Mais là non plus, rien d’irréparable pourvu qu’on gouvernât bien. Or il apparut vite qu’on gouvernait mal : dans un pays rongé par le chômage, inquiet pour son avenir et de plus en plus réceptif au discours d’une extrême droite en cours de rénovation (et pourquoi on n’essayerait pas la Marine, hein ?), c’est l’indolence qui semblait camper au sommet de l’Etat.
normal, quoi.
Pire : l’absence. Tels les Bidochon, François et Valérie partirent en vacances, le pouvoir parut en vacance. Première chute de popularité pour un Président fraîchement élu, dès lors engagé sur un toboggan sans fin.
Il y avait bien un Premier ministre, mais il avait le charisme d’une huître ; et le gouvernement était d’emblée en proie à des rivalités, notamment dans cette pétaudière de Bercy, où était censé se jouer le « redressement productif » d’une économie française en capilotade : des deux principaux co-locataires, l’un la jouait doucereux, était perçu faux-cul ; l’autre ne ménageait pas sa peine, s’ébouriffait les plumes et jetait au ciel plus de cocoricos qu’il n’en fallait pour réveiller le pays. Mais ses efforts s’étouffaient l’un après l’autre dans la dure réalité des annonces incessantes et successives de nouveaux “plans sociaux” (ce qui, en novlangue, signifie licenciements).
Il y en avait bien un troisième, qui semblait brillant, compétent et promis à un bel avenir. On l’avait mis au budget, poste clé. On ne savait pas encore dans quelle mélasse le sien propre (de budget) allait foutre sa carrière en l’air et précipiter la chute de l’empire hollandais … (A suivre).

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