TOUT EST DIT

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lundi 20 mai 2013

Le maître du temps


Elle est bien loin, l'image du « Président normal » qui envisageait son mandat sous l'angle d'une relation « réenchantée » avec les Français. Elle a fait place à l'image d'un « Président volontaire » confronté à la crise et à l'impopularité. Devenu Président « au pire des moments », pour reprendre sa propre expression, François Hollande a bel et bien changé de statut. Sous la pression des événements, il a clairement affiché hier son « présidentialisme ». Du coup, sa deuxième conférence de presse sera apparue nettement plus consistante que la première. À ses habiletés coutumières et à son aisance dans le maniement des bons mots, il a ajouté une évidente fermeté de ton.
C'est en Président offensif qu'il s'est présenté. Pas question pour lui de renier les réalisations de l'An I du quinquennat et de s'abandonner à l'autocritique. François Hollande a préféré sortir sa botte secrète : si la France ne va pas bien, c'est parce que l'Europe est un continent malade de la récession. D'où l'impérieuse nécessité de sortir l'Union de sa langueur. Et François Hollande, nouveau général Europe, de décliner son initiative en quatre points avec, en particulier, une gouvernance économique de l'Europe et une harmonisation fiscale et sociale.
François Hollande se pose ainsi en défenseur de l'idéal européen qui ne doit être ni de gauche ni de droite. Reste, bien sûr, à convaincre nos partenaires, au moment où la gauche française dit pis que pendre de Merkel. En tout cas, le chef de l'État a été plus prolixe sur un retour de la croissance venant de l'Europe plutôt que de nos propres réformes structurelles.
Tout cela nous ramène au gouvernement que le chef de l'État n'entend pas remanier « maintenant ». Pour François Hollande, il n'y a qu'une seule ligne et un pacte gouvernemental qui va de soi (sic). Sans doute a-t-il voulu faire taire, provisoirement, les spéculations. François Hollande veut rester, coûte que coûte, maître du temps. Même quand cela paraît long à tout le monde.

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