Pourquoi un tel paradoxe, une telle déconnexion ? Pour Guillaume Richard, la réponse est évidente et tient en un seul mot: assistanat. "Avec toutes les prestations sociales existantes, il n'y a aujourd'hui aucun intérêt à reprendre un travail déclaré, à temps plein et dont la rémunération est inférieure à 2100 euros brut par mois", assure l'entrepreneur, calculs et démonstration à l'appui. L'optimum, selon lui, consiste à déclarer 20h par semaine au smic (650 euros par mois) et travailler 15h au noir (650 euros par mois, à 10 euros de l'heure). Soit 1300 euros nets par mois, auxquels il faut rajouter toutes les prestations sociales accessibles sous certaines conditions de revenus ou familiales aux demandeurs d'emploi (CMU, allocation logement, allocation de solidarité, prime pour l'emploi, prime de rentrée scolaire, prime de Noël...) et que l'on peut chiffrer, en moyenne, à 400 euros nets par mois. D'où un total, en ne déclarant que 20h par semaine, de 1700 euros nets, ce qui correspond à un salaire brut de 2100 euros par mois. "Le raisonnement est aussi valable si on cumule allocation chômage, travail au noir et prestations sociales mais l'indemnisation chômage ne dure qu'un temps contrairement au système qui peut être éternel", précise Guillaume Richard.
La réalité est probablement un peu plus complexe et ne peut se résumer à une simple règle de trois. Mais force est de constater que notre modèle social, éminemment protecteur en période de crise comme aujourd'hui, peut aussi être vu comme un frein à la reprise. Et même à la reprise d'emploi quand il conduit à des arbitrages qui privilégie l'oisiveté au travail. Nicolas Sarkozy, avec l'outrance qui le caractérise, en avait fait l'un de ses thèmes forts de campagne. Il n'avait pas tort de poser la question. L'exemple d'O2 le démontre parfaitement et François Hollande ferait bien de s'en inspirer.
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