TOUT EST DIT

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mercredi 12 septembre 2012

De La Haye à Karlsruhe… 



Ce 12 septembre indiquera peut-être d’autres voies pour sortir l’Europe de la crise. D’abord, en raison du choix des électeurs néerlandais, même s’ils semblent peu enthousiastes à se rendre aux urnes. Ils devraient, selon les sondages, désigner une coalition gouvernementale entre travaillistes et libéraux secondés par de petites formations, tout en réservant bon nombre de sièges aux eurosceptiques. Or qui dit « coalition » ajoute « compromis ». Pour les travaillistes – apparemment plus « hollandais » que François Hollande – un accord avec les libéraux porterait sur l’abandon de la « règle d’or » des 3 % de déficit budgétaire en 2013, sur une certaine relance aussi, au lieu et place de l’austérité programmée par le gouvernement sortant.


Ce changement politique à La Haye ne serait pas sans conséquences dans toute la zone Euro. L’Allemagne, chantre de la rigueur tous azimuts, perdrait avec les Pays-Bas, jusqu’à présent sur la même ligne, un allié au poids économique incontestable. Berlin se sentirait davantage isolé face à l’Europe du Sud et l’« Europe médiane » (la France !). Une isolation que nos voisins abhorrent. Elle pourrait les pousser à plus de flexibilité…
Et il y a la décision que rendra ce matin la Cour con-stitutionnelle de Karlsruhe sur le Pacte budgétaire « Merkozy » (que la France veut approuver en octobre…) et surtout sur le Mécanisme européen de stabilité (MES, voir ci-dessous). Certes, une enquête d’opinions prétend qu’une majorité des Allemands souhaite le rejet pur et simple de ce MES, quitte à remettre sur la sellette toute la politique de l’euro jusqu’à l’abandon de la monnaie unique. Les « sages » de Karlsruhe n’iront certainement pas jusque-là. Toutefois, après l’arrêt formel aujourd’hui, interviendra encore dans quelques semaines le jugement sur le fond avec ses recommandations constitutionnelles. Comme déjà dans le passé pour des questions similaires, Karlsruhe dénoncerait une fois de plus la technocratie et le manque de contrôle démocratique des mesures adoptées en soulignant qu’elles ne sont pas basées sur une union politique européenne. Donc, le Bundestag devrait intervenir au cas par cas lors de chaque transfert de souveraineté, financier ou autre, vers des instances supranationales. Voilà qui non seulement gripperait ce Mécanisme européen de sauvegarde mais poserait aussi (et la énième fois…) la vraie question : quelle Europe pour l’euro ?

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