TOUT EST DIT

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mardi 23 août 2011

Les candidats du PS confrontés aux réalités de la crise

Manuel Valls propose d'affecter toutes les marges de manœuvre à la réduction des déficits. 

Quand on parle de cacophonie, les socialistes s'agacent ou serrent les dents. Ils n'aiment pas le mot. Mais ils admettent qu'aujourd'hui ils sont difficilement audibles… «Dans la phase des primaires, il est assez normal qu'il y ait une forme de confusion sur ce que disent les socialistes», a reconnu hier le porte-parole Benoît Hamon, lors de son point de presse hebdomadaire. «Je prends cela comme une conséquence de facto d'une séquence où les socialistes sont obligés d'insister sur leurs nuances», dit-il . La crise n'arrange rien. Entre les différents candidats, il y a de grosses nuances à mettre en lumière.
Manuel Valls ne s'embarrasse pas de précautions pour prendre ses concurrents de front. Non seulement il est «favorable au principe » de la «règle d'or», proposée par Nicolas Sarkozy -même s'il ne voterait pas celle proposée par le président en l'état-, mais il exhorte ses camarades à un «discours de vérité» sur les propositions que la gauche pourra faire lors de la campagne présidentielle. Au nom de la «bonne gestion», il recommande aux socialistes d'oublier certaines de leurs promesses comme le retour à la retraite à 60 ans ou la création de 300.000 emplois-jeunes. Bref, pas de dépense supplémentaire pour «ne pas proposer pour chaque problème un recours à la dette».
Alors que le bureau national du PS doit aborder ce soir la question de la crise, Manuel Valls voudrait que les socialistes réfléchissent: «La situation financière, les risques de récession, la nécessité de réviser incontestablement les perspectives de croissance nous amènent nous aussi à avoir un débat sur le bouclage financier de notre projet», a-t-il demandé lundi lors d'une conférence de presse. Le député maire d'Évry (Essonne) propose d'affecter «l'intégralité de ce qu'on appelle les marges de manœuvre dites conventionnelles, hausse des impôts jusqu'au seuil historique de 45% du PIB et baisse des dépenses publiques de gestion» à la réduction des déficits et non plus la moitié comme le projet du PS le prévoit. Dans ce cas, chaque politique nouvelle serait financée par la «suppression» d'une politique existante.

«Ce sera non, non et non»

Dans les couloirs du siège du PS, où tout le monde s'observe, on s'étrangle. «Ce que vous avez entendu, c'est n'importe quoi», murmure un responsable. Les positions sont parfois diamétralement opposées. Entre Arnaud Montebourg qui plaide pour la démondialisation et Manuel Valls, qui recommande l'austérité, on a du mal à trouver les convergences. Les principaux candidats, François Hollande et Martine Aubry, tentent cependant de trouver un point d'équilibre. Le premier propose une loi de programmation au lendemain de l'élection. La deuxième tient fermement à sa méthode de redistribution des marges de manœuvre.
Les socialistes tiennent fermement à ce qui leur reste d'unité sur le sujet: aucun ne votera la règle d'or proposée par Nicolas Sarkozy. «On peut être favorable au principe mais tous les socialistes le disent: ce sera non, non et non», a martelé lundi Benoît Hamon. «Cette règle d'or consiste à inscrire dans la Constitution deux lignes pour faire demain le contraire de ce que l'on a fait pendant dix ans», a-t-il ajouté en fustigeant le bilan du gouvernement. Il refuse d'abandonner l'instrument budgétaire: «Ce n'est pas pareil de faire du déficit pour construire des écoles ou pour faire un chèque de 600 millions d'euros aux plus riches.»
En imposant ses contraintes, la crise complique la campagne de la primaire socialiste. Mais pour l'instant, les sondages demeurent favorables à la gauche. Selon un sondage Viavoice paru lundi dans Libération , 47% des Français souhaiteraient la victoire de François Hollande en 2012, 39 % celle de Martine Aubry et 29 % la réélection de Nicolas Sarkozy. Mais, selon le même institut, la gauche n'est pas plus crédible que la droite pour lutter contre la dette. 34% des Français font confiance à l'opposition et 35% à la majorité. Sur ce thème de campagne, chaque camp a encore des marges de progression.
IL EST URGENT D'ATTENDRE LES PRIMAIRES, ON VA SE MARRER.

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